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Etats-Unis : le massacre de Tulsa a 100 ans

le 31 mai 1921, la ville de Tulsa connaît un déchaînement de violence raciale.   -  
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HANDOUT/AFP

Etats-Unis

**Un siècle plus tard, la tuerie de Tulsa résonne plus que jamais dans l'actualité américaine. En 1921, 300 personnes avaient été tuées lors de l'un des pires massacres raciaux qu'ait connu les États-Unis. **

Dans le quartier historique de Greenwood, quelques discrètes plaques métalliques portent les noms des commerces appartenant à des Noirs qui se trouvaient là autrefois, avant d'être détruits lors de terribles affrontements qui ont marqué cette ville de l'Oklahoma. 

Le 31 mai 1921, après l'interpellation de Dick Rowland, des centaines de manifestants blancs en colère se pressent devant le tribunal local, faisant redouter à la population noire un lynchage, pratique courante à l'époque. Lequartier de Greenwood, connu pour sa vitalité économique et ses commerces est visé. Black Wall Street est saccagé sans que la police intervienne. 

Un siècle plus tard, Le président Joe Biden estime que le gouvernement américain doit "reconnaître le rôle qu'il a joué dans le fait d'arracher leur richesse et leurs opportunités aux quartiers noirs", dont Greenwood.

"Quand les gens entendent parler de Black Wall Street", explique un commerçant, Kode Ransom, " ils s'imaginent que le quartier est entièrement contrôlé par des noirs, mais c'est complètement faux. Ici, aucun noir n'est à la tête d'une entreprise ou propriétaire d'un fond de commerce."

Les afro-américains dépossédés

Casquette bleue sur la tête, tee-shirt commémorant le centenaire du massacre, Bobby Eaton n'oublie pas. Il est marqué par cette époque qu'il n'a pas connue, mais dont il a souvent entendu parler, enfant, dans le salon de barbier de son père.

"Si vous entriez et qu'ils ne vous connaissaient pas, la conversation sur l'émeute cessait immédiatement. J'ai eu l__e privilège d'entendre les clients parler. J'ai donc appris très jeune beaucoup de choses sur l'émeute qui m'ont profondément marqué", raconte ce fidèle habitant de Greenwood et ancien militant des droits civiques. 

Un peu plus loin, sans la galerie d'art "Greenwood", la gérante Queen Alexander, 31 ans, arrange des tableaux qui célèbrent la culture afro-américaine. Elle tente de garder l'esprit d'un quartier qui a beaucoup changé. La politique d'urbanisation a eu raison des propriétaires afro-américains qui ont perdu leurs commerces et leurs maisons dans les années 60.

"Le quartier s'est embourgeoisé", regrette la directrice de la Greenwood Art Gallery. "Ce n'est plus black Wall Street, c'est le quartier de Greenwood avec quelques magasins tenus par des afro-américains."

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