Afrique du Sud
L'ancien président sud-africain Jacob Zuma, poursuivi pour corruption, a une nouvelle fois été condamné jeudi par un tribunal à payer des frais de justice, cette fois estimés à environ 600 millions d'euros (10 millions de rands).
Englué dans une série de scandales qui l'ont poussé à la démission en 2018, Jacob Zuma, dont on pense qu'il a peu de fortune personnelle, a déjà été condamné en avril à payer plusieurs millions d'euros de frais de poursuites pour corruption.
Cette fois-ci, la décision prononcée par la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, concerne des frais engagés dans une procédure lancée par Jacob Zuma pour empêcher la publication, en 2016, d'un rapport accablant sur la corruption généralisée lorsqu'il était président (2009-2018).
Le rapport détaillait notamment comment une fratrie d'hommes d'affaires d'origine indienne, les Gupta, a pillé les ressources publiques, avec la complicité du président, et participait à la gestion des affaires de l'Etat, notamment la nomination de ministres. Jacob Zuma avait fait valoir qu'ayant agi à l'époque en sa qualité de président, l'État devait payer les frais de justice.
Contrat d'armement
"L'affaire engendre des frais, dont le coût pour l'emploi de deux avocats", a souligné la Cour constitutionnelle, qui a estimé que ceux-ci devaient être à la charge de Jacob Zuma. Ni lui, ni ses avocats n'étaient présents lors de l'audience en ligne. L'ancien président doit être entendu depuis des mois par une commission anticorruption chargé d'enquêter sur le vol à grande échelle de l'argent public pendant ses neuf années au pouvoir.
Parallèlement, son procès dans une affaire de pots-de-vin vieille de plus de 20 ans, a démarré la semaine dernière. Il est accusé d'avoir empoché plus de quatre millions de rands (soit 235 000 euros au taux actuel) de Thales, qui était l'une des entreprises attributaires d'un juteux contrat d'armement d'une valeur globale d'environ 2,8 milliards d'euros.
Le successeur de Jacob Zuma, Cyril Ramaphosa, qui a juré d'éradiquer la corruption, doit lui aussi être entendu par la commission anticorruption.
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