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Maroc : des pistes de réforme face à la "crise de confiance"

Maroc : des pistes de réforme face à la "crise de confiance"
La place Jemaa el-Fna à Marrakech, le 6 mai 2021   -  
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Maroc

Une commission spéciale formée par le roi du Maroc a présenté mercredi plusieurs pistes de réformes pour un "nouveau modèle de développement" face à la "crise de confiance" de la population vis-à-vis de ses institutions.

"Le changement est impératif et nécessaire", a déclaré Chakib Benmoussa, le président de cette commission de 35 membres, en présentant le rapport mercredi à Rabat. Inclusion économique, protection sociale, "enseignement efficace", service de santé "de qualité", "équité fiscale", "justice efficiente et intègre", "renforcement des libertés individuelles et publiques", les propositions du rapport sont multiples et n'oublient pas les "4,5 millions de jeunes inactifs".

Malgré des progrès, "avec le ralentissement de la croissance économique et l’aggravation des inégalités, un climat marqué par une crise de confiance s’est installé", souligne la synthèse en expliquant "la lenteur des réformes" par la "résistance au changement".

Le rapport préconise notamment de doubler le PIB par habitant à l'horizon 2035, de réduire à 20% la part de l'emploi informel et de soutenir l’initiative privée en éliminant "les entraves réglementaires, les barrières administratives et l’économie de rente" - privilèges octroyés sans mise en concurrence (taxis, exploitation des carrières de sable, etc..). Sur le plan administratif, le rapport préconise d'accélérer la transformation numérique pour "résorber la corruption".

Politique budgétaire ciblée

La panoplie de projets représente des "ressources additionnelles importantes" de l'ordre de 4% du PIB annuellement en "phase d'amorçage" (2022-2025) et de l'ordre de 10% du PIB "en rythme de croisière à l'horizon 2030". Pour les financer, le rapport préconise une politique budgétaire ciblée, avec emprunt, développement du partenariat public-privé, "investissement direct étranger" mais aussi "élargissement de l'assiette fiscale".

Formée fin 2019, la commission a choisi une "démarche participative" incluant près de 20 000 personnes, avec des auditions, des débats et des consultations, ainsi que 6 600 contributions écrites, incluant partis politiques mais aussi étudiants, lycéens, prisonniers.

Contestation sociale

La réflexion sur le modèle de développement avait été lancée en 2017 par le roi Mohammed VI dans un discours appelant à "répondre aux besoins croissants des citoyens et réduire les disparités". Cet appel s'inscrivait à l'époque dans le contexte de contestation sociale, notamment dans le Nord.

La semaine dernière, l'afflux de jeunes Marocains en quête d'avenir vers l'enclave espagnole de Ceuta a soulevé une émotion très vive dans le pays.

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