Mode
Passe-partout, inter-générationnel, indémodable, confortable et si attachant car il vieillit avec nous: le jean est présenté sous toutes ses coutures à la cité des sciences à Paris.
L'exposition qui a ouvert ses portes après six mois de confinement tire les fils de cette épopée textile. Ici, on raconte mode, 'histoire, industrie, consommation et écologie, le tout dans un décor évoquant un atelier de couture. Né en Californie chez les chercheurs d'or à la fin du XIXe, le jean s'est répandu en moins d'un siècle à travers le monde pour devenir l'incontournable universel des gardes-robes. Il s'en vend aujourd'hui 73 par seconde.
_"On a eu une date pour la naissance du jean, c’est 1872 avec Levi Strauss et Jacob Davis: ils ont vraiment inventé un vêtement travail, c’est-à-dire quelque chose de très robuste parce que c’était pour les chercheurs d’or. Et que voulaient les chercheurs d’or? C’est un pantalon où quand on met les outils dans le jean, ça ne déchire pas le jean, ça tient bien. Donc la pièce de départ c’est vraiment ce vêtement travail, ce qu’on appelait même le overall, c’est-à-dire quelque chose qu’on mettait même par-dessus ses vêtements" _explique Sophie Lecuyer, commissaire de l'exposition.
D'ou vient le tissu, les historiens ne sont pas tous d'accord; cependant une chose est sûre, c'est l'essor de la culture du coton dans le sud des Etats-Unis au XIXe, s'appuyant sur l'esclavage, qui a permis le développement rapide de l'étoffe.
_"Le jean, au départ, c’est du coton, c’est un tissage qui est le sergé, c’est une couleur qui est souvent le bleu, mais on peut en avoir du noir ou d’autres couleurs, mais c’est surtout en fait ce pantalon avec ses caractéristiques: les 5 poches, les surpiqures, les rivets. Le jean c’est tout ça, ce n’est pas uniquement la matière, c’est vraiment tout ces éléments qui créent un jean, c’est les poches arrières avec le dessin, c’est le patch" _analyse Sophie Lecuyer.
Du vêtement de travail, le jean est peu à peu devenu vêtement de loisir et de jeunesse dont quasiment toutes les cultures se sont emparées. Mais il est aujourd'hui victime de son succès. Ce vêtement est désormais un symbole de la surconsommation ou "fast-fashion", le versant textile du "fast-food. L'exposition raconte comment dans les années 1960, les stylistes français Marithé et François Girbaud ont mis au point un procédé pour vieillir la toile. Cette méthode de délavage s'est avérée être "une catastrophe écologique au vu des énormes quantités d'eau nécessaires".
_Le jean tout d’abord c’est du coton et la production conventionnelle de coton, c’est surconsommation d’eau, de pesticides, donc pas bon pour l’environnement. Ensuite c’est beaucoup maintenant de la fabrication dans des endroits comme l’Asie, comme le Bangladesh, où on a des conditions de travail qui ne sont pas toujours respectées" _selon la commissaire.
Un autre jean est possible, a condition qu'industriels et consommateurs soient responsables, réduire le nombre de jeans dans sa penderie, recycler correctement les usagés, autant de conseils à méditer. L'exposition est ouverte jusqu'en janvier 2022.
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