Somalie
**La situation est tendue à Mogadiscio. Les principaux axes de la capitale somalienne sont bloqués par des groupes armés. Ces militaires ont pris le contrôle des quartiers nord de la ville en signe d'opposition au président Farmajo dont le mandat a été prolongé de deux ans par le parlement. **
Dimanche, des dizaines de partisans de l'opposition appelant au départ de Farmajo ont manifesté dans le quartier de Fagah, au nord de la capitale, en présence d'hommes lourdement armés. La Somalie est plongée dans une crise politique profonde depuis le deuxième semestre 2020, marquée par son incapacité - faute de consensus politique - à organiser des élections comme prévu.
"Nous avons essayé d'organiser des manifestations anti-gouvernement pacifiques plusieurs fois, mais le gouvernement ne nous a pas autorisé. Aujourd'hui, nous avons des troupes avec nous et nous pouvons manifester", a déclaré Abdisalam Hassan, l'un des manifestants.
Des tirs ont résonné sporadiquement dimanche soir à Mogadiscio. Un échange soutenu a notamment opposé des hommes armés aux forces somaliennes en début de soirée au KM4, un carrefour très fréquenté du centre. Abdirahman Abdishakur Warsame, un des leaders de l'opposition, a affirmé que sa maison, située dans cette zone, a été visée.
Le Premier ministre "profondément attristé"
Un peu plus tard une deuxième confrontation s'est produite Marinaya, un quartier proche où réside l'ancien président Hassan Sheik Mohamud, autre leader de l'opposition.
"Il est regrettable que des forces loyales au président, dont le mandat a expiré, aient attaqué ma maison (...) Farmajo sera responsable de ses actes", a réagi sur Twitter l'ancien président, au pouvoir avant Farmajo.
Le Premier ministre Mohamed Hussein Roble s'est dit "profondément attristé par la tragédie qui a perturbé la sécurité dans la capitale", dans une vidéo tweetée par un porte-parole du gouvernement. "Je pense que le dialogue est la meilleure option pour nous, un processus que j'ai entamé et que j'espère réussir".
"Plus tôt aujourd'hui, nos forces ont déjoué plusieurs tentatives d'attaques contre le public et ont arrêté la milice organisée qui était entrée dans la capitale avec l'intention d'instiller la peur et la panique au sein du public", a également écrit ce ministère.
L'ambassade du Royaume-Uni en Somalie ainsi que l'ambassadeur de l'Union européenne, Nicolas Berlanga, se sont tous deux dits "très préoccupés" par la situation.
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