Tchad
L’armée est toujours déployée à N'Djamena, la capitale tchadienne. Le Tchad est dans la tourmente depuis la mort du président Idriss Déby Itno. Son fils, Mahamat est désormais le nouvel homme fort du pays, à la tête d’une junte militaire qui concentre tous les pouvoirs. Ce jeune général de corps d'armée de 37 ans a dissous l'Assemblée nationale et le gouvernement.
Pour de nombreux opposants, cette prise de pouvoir n'est rien d'autre qu'un "coup d'Etat".
Saleh Kebzabo, chef de file de l’opposition qui fut ministre sous la présidence d’Idriss Déby à la fin des années 1990 avant de devenir l’un de ses principaux rivaux, appelle à l’unité et au dialogue.
"Je ne peux que m’inscrire dans la ligne de ceux qui pour le moment condamnent la mise sur pied d’un organe militaire. Cela ressemble à un coup d’Etat. Cela ne devrait pas être un coup d’Etat. Par conséquent, il fallait simplement mettre en jeu les mécanismes institutionnels qui existent, à savoir la constitution du Tchad qui prévoit des cas de vacance de pouvoir assurés par le président de l'Assemblée nationale qui a l’obligation d’organiser les élections dans un délai de 90 jours. (...) Il faut que toutes les forces vives de la nation se rencontrent et qu’ensemble, on dise quelle est l’architecture nouvelle de notre pays", dit-il.
L’architecture nouvelle compose pour l’heure avec un conseil militaire de transition. Il a juré que de nouvelles institutions verraient le jour après des élections "libres et démocratiques" dans un an et demi. Mais il va devoir compter avec les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact).
"Les rebelles ont déclaré qu'ils avançaient sur la capitale N'Djamena pour déloger le conseil militaire de transition au pouvoir. L'incertitude règne pour les jours à venir. Les rebelles ont demandé aux civils de faire des réserves de nourriture et de rester chez eux. Ils jurent de se battre jusqu'à ce qu'ils renversent les nouveaux dirigeants de l'armée", explique Joel Honoré Kouam, journaliste pour Africanews.
Les rebelles mènent depuis dix jours une offensive depuis la Libye contre le régime tchadien. L'armée assure qu'Idriss Déby est mort au combat, alors qu'il dirigeait les opérations contre cette rébellion dans le nord du Tchad.
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