Nigéria
Des hommes armés ont attaqué une université dans l'Etat de Kaduna, dans le nord du Nigeria, kidnappant un nombre encore indéterminé d'étudiants et tuant un employé de l'établissement, ont rapporté mercredi les autorités locales.
"Il y a eu une attaque vers 19h15 GMT mardi", a expliqué à l'AFP Mohammed Jalige, le porte-parole de la police locale. "Les bandits présumés ont envahi l'école en grand nombre", a-t-il ajouté. "Des étudiants ont été enlevés mais nous ne savons pour l'instant pas combien." Deux responsables de l'université ont déclaré à l'AFP qu'au moins 20 étudiants manquent à l'appel sans que l'on sache combien d'entre eux ont été enlevés ou réussi à s'échapper. Samuel Aruwan, ministre local de l'Intérieur a confirmé l'attaque dans un point presse qu'il a tenu sur place, ajoutant qu'un "employé de l'université" avait également été tué dans l'attaque.
Depuis plusieurs mois, des gangs armés, communément appelés "bandits" dans cette région du Nigeria, procèdent à des kidnappings de masse dans les établissements scolaires en échange de rançons. Au moins 730 enfants et adolescents ont été enlevés depuis le mois de décembre.
Paiement de rançon
Début mars, à Kaduna déjà, des hommes armés avaient attaqué le pensionnat d'un lycée professionnel enlevant 49 élèves, dont seuls dix ont été libérés. Leurs ravisseurs avaient publié des vidéos insoutenables où l'on voit les victimes être fouettées et demander le paiement d'une rançon à leurs familles et aux autorités.
Lors d'une conférence de presse tenue la semaine dernière, le président de l'association des parents d'élèves avait dénoncé l'inaction des autorités de l'Etat de Kaduna, qui ont interdit toute négociation avec les bandits. "Les enfants ne peuvent pas se laver depuis 36 jours, ils ne mangent pas bien, ils n'ont pas d'eau potable pour boire, ils n'ont pas de vêtements, pas de médicaments", suppliait Friday Sani.
Fermeture d'établissements scolaires
Plusieurs Etats du nord et centre du Nigeria ont imposé la fermeture de leurs établissements scolaires pour des raisons de sécurité, faisant craindre une aggravation de la déscolarisation, particulièrement des filles, dans ces régions pauvres et rurales qui comptent déjà le plus fort taux d'enfants n'allant pas à l'école dans le pays.
Selon l'Unicef, la scolarité et les études de 5 millions d'enfants sont menacées dans cette région. "Avec l'accélération des attaques et des kidnappings visant spécifiquement des élèves, c'est tout le système scolaire qui va s'effondrer si rien n'est fait très rapidement", avait affirmé l'Unicef à l'AFP.
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