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Tchad : peu d'enthousiasme pour un scrutin présidentiel couru d'avance

Une femme marque son bulletin de vote dans un isoloir installé dans un bureau de vote en bordure de route à N'djamena, le 11 avril 2021.   -  
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MARCO LONGARI/AFP or licensors

Tchad

C’était jour de vote au Tchad ce dimanche pour un scrutin présidentiel à sens unique.

Briguant un sixième mandat consécutif, le maréchal-président Idriss Deby Itno a exprimé sa satisfaction devant un bureau de vote de N’Djaména. "C'est à vous de dire ce qui se passe. Y avait-il un boycott hier ? Y avait-il un boycott aujourd'hui ? Les choses se passent calmement, sereinement et paisiblement dans un pays en paix et stable. Donc, il n'y a rien à craindre", a déclaré le maréchal-président.

Après 30 ans de règne d’Idriss Déby, le taux de participation est le véritable enjeu du scrutin.La Cour suprême a invalidé les candidatures de sept des 16 prétendants. Puis trois candidats, dont le rival "historique" Saleh Kebzabo, se sont retirés pour protester contre les violences et ont appelé au boycott, mais la Cour a maintenu leurs noms sur les bulletins de vote qui affichent donc 10 candidats.

Des soldats d'élite aux bérets rouges de la Garde républicaine, la redoutable garde prétorienne du régime, étaient positionnés samedi massivement aux endroits les plus sensibles. Des policiers et militaires étaient stationnés près des sièges des partis appelant au boycott du scrutin. Six seulement défiaient le président : Félix Nialbé Romadoumngar, Albert Pahimi Padacké, Théophile Yombombe Madjitoloum, Baltazar Aladoum Djarma, Brice Mbaïmon Guedmbaye et, première femme candidate de l'histoire du Tchad, Lydie Beassemda.

"Moi j’ai ma carte d’électeur mais pourtant je ne vais pas aller voter, parce que si je vote, il n’y aura pas de changement, et si je ne vote pas, il n’y a pas de changement. On essaie de manifester, de revendiquer nos droits mais les gens ne nous donnent pas cette chance. Et c’est la raison pour laquelle j’ai refusé de voter", avance Alexis Ressem, un sans-emploi.

Djamous Sanda n'est pas de cet avis."Moi j’ai toujours cherché l’occasion de parler vraiment à ces gens qui tentent de boycotter le vote parce que je ne sais pas s’ils comprennent le sens du vote ou bien s’ils ne comprennent pas. Aujourd’hui, s’ils ne votent pas, c’est encore pire que ce qu’ils pensent parce que ne pas voter c’est donner l’occasion à l’adversaire de gagner", déclare-t-il.

Les résultats provisoires sont prévus le 25 avril, et les résultats définitifs le 15 mai.

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