Egypte
170 mètres de haut, près de 2 kilomètres de long, ce méga-barrage sera la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique. L'Ethiopie est sur le point d'achever ce projet phare de son développement économique. Mais le pays ne parvient pas à résoudre la discorde avec ses voisins : l'Egypte et le Soudan qui craignent pour leur approvisionnement en eau.
Appelé barrage de la grande renaissance éthiopienne, l'ouvrage dont la construction a débuté il y a dix ans se situe sur le Nil bleu, un cours d'eau qui rejoint à Khartoum le Nil blanc, et qui fournit 60% du débit du Nil.
Depuis plusieurs années, d'âpres négociations sont en cours pour trouver un terrain d'entente entre les trois pays. L'Union africaine a pris le dossier en main. Des pourparlers ont eu lieu cette semaine à Kinshasa, en République démocratique du Congo, mais se sont soldés par un nouvel échec.
"Parmi les principaux points de blocage il y a la manière dont le barrage sera géré au cours des différentes périodes de sécheresse, ce qui revient à savoir quelle quantité d'eau l'Éthiopie serait prêter à relâcher du réservoir du barrage. Il y a aussi le problème du règlement des différends. S'il y a un désaccord, le Soudan et l'Égypte veulent un arbitrage international dans la phase finale du processus de résolution des conflits. L'Éthiopie n'est pas disposée à l'accepter, elle estime qu'un tel arrangement est inapproprié", explique William Davison, spécialiste de l'Ethiopie.
Le Nil fournit à l'Egypte l'essentiel de son irrigation pour l'agriculture et de son eau potable.
Le Soudan quant à lui craint que ses propres barrages ne soient endommagés par le remplissage complet du nouvel ouvrage.
Le sujet est d'autant plus brûlant que l’Ethiopie a commencé l'été dernier à remplir le réservoir durant la saison des pluies. Et le ministre éthiopien de l'Eau, Seleshi Bekele, a confirmé ce mercredi que le remplissage se poursuivrait cette année. "Le remplissage a lieu à mesure que la construction avance,", a-t-il dit.
L'Ethiopie connaît une croissance économique rapide mais la moitié de sa population n'a pas accès à l'électricité. D'où l'importance pour le pays de mener à bien ce projet. Son coût est estimé à quelques 4 milliards d'euros et il a été entièrement financé par Addis Abeba.
La capacité annoncée du barrage est de plus de 6 000 mégawatts (pour un réservoir de 74 milliards de mètres de cubes d’eau). La mise en service doit se faire par étape. (Deux premières turbines doivent être mises en route d’ici un an). Une période minimale de 4 ans sera nécessaire pour remplir totalement l'immense réservoir . La bataille pour les eaux du Nil s’annonce encore longue.
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