Niger
**Les attaques s'intensifient près de la frontière malienne. Elles auraient fait près de 130 morts en six jours après de nouveaux massacres recensés dimanche dans les villages de la région de Tahoua. **
Les attaques de civils par des djihadistes présumés se multiplient dans l'ouest du Niger. La dernière s'est produite dimanche lorsque des hommes armés à moto ont tiré dans les villages de Intazayene, Bakorat et Wistane et sur des campements environnants de la région de Tatoua. Le bilan provisoire fait état de 60 morts selon une source des services de sécurité du Niger.
Cette zone dite "des trois frontières" entre Niger, Mali et Burkina Faso est régulièrement frappée par les groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique (EI).
Le 15 mars, des djihadistes présumés avaient déjà fait 66 victimes lors de plusieurs attaques contre un village et des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Banibangou. Le même jour, une attaque revendiquée par l'Etat islamique avait coûté la vie à 33 soldats.
Le défi de Mohamed Bazoum
L'intensification de ces attaques constitue le plus grand défi du nouveau chef de l'Etat Mohamed Bazoum, dont la victoire à la présidentielle a été confirmée dimanche par la Cour constitutionnelle du Niger.
Elu chef de l'Etat le 21 février au second tour de la présidentielle, le successeur de Mahamadou Issoufou s'est engagé à lutter contre l'insécurité causée par le groupe nigérian Boko Haram dans le sud-est du pays.
"Après le massacre de Banibangou, les terroristes ont sévi sur le même mode barbare contre les paisibles populations civiles de Intazayene et Bakorat", a déploré Mohamed Bazoum lundi dans un tweet pour présenter ses "condoléances émues aux parents des victimes".
Après les massacres du 15 mars, l'armée nigérienne a déployé des renforts dans la région. Un contingent de 1 200 soldats de l'armée tchadienne a également été déployé dans le cadre du "G5 Sahel" regroupant cinq pays - Mauritanie, Mali, Burkina, Niger et Tchad - qui s'efforcent depuis 2017 de coopérer dans la lutte antidjihadiste.
Dans ce défi, Mohamed Bazoum peut compter aussi sur le soutien de l'opération française Barkhane, qui compte un peu plus de 5 000 militaires au Sahel.
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