Congo
**Droit de cuissage, harcèlement et autres brimades autant de violences sexuelles subies par des femmes en milieu professionnel au Congo. Plusieurs rechignent à livrer leurs témoignages, d'où la naissance du mouvement Tossala qui se bat pour une meilleure protection des droits des femmes. **
On l'appellera Estelle, cette jeune congolaise de 22 ans, tente de retrouver une vie normale. En effet, Estelle a été victime de harcèlement sexuel en milieu professionnel alors qu'elle effectuait un stage de fin de formation dans une entreprise locale. Elle a quitté depuis cette firme, mais n'a pas encore guéri de ses blessures.
''Pour lui, il se disait que me donner des opportunités dans son entreprise reviendrait à dire que je devrais commencer par une relation sexuelle avec lui. Et lorsque j’ai commencé à résister par rapport à toutes ses avances ; c’est là ou tout à commencer''.
Au Congo, le cas d'Estelle n'est pas isolé, de nombreuses femmes subissent des violences diverses, plus 900 cas sont enregistrées chaque année. Des chiffres en augmentation comparativement à ceux des années précédentes, comme l'explique Victor BANAMINOU, le coordonnateur programmes Violences sexuelles ASI Développement au Congo.
''A ce niveau, il y a un grand travail qui doit se faire, notamment encourager les femmes et les filles à dénoncer cela, le harcèlement sexuel notamment le recrutement conditionné par la passe comme on dit généralement, de la cuisse.''
Mouvement Tossala, agissons
Des chiffres que ce collectif de femmes rassemblées autour d'un mouvement Tossala, dénonce. Mariusca Moukengue est une artiste Slameuse, enfant, elle a été victime de violences sexuelles.
''Déjà toute petite, j’ai été victime de plusieurs agressions que j’ai subi dans ma chair. ça a beaucoup marqué ma personne jusqu’au point de changer finalement mes rêves parce que je rêvais d’être pilote, et à travers cette injustice-là, j’ai finalement rêvé d’être la voix des sans voix. Et finalement, à travers le slam, je n’hésite pas de nommer les choses sans gants, sans masques''.
Libérer la parole des victimes et unir toutes les forces vives dans ce combat contre les violences faites aux Femmes, c'est autour de cette thématique que le mouvement Tossala s'est retrouvé à l'institut français à Brazzaville.
''Le message, c’est de regarder le clip et le documentaire, et de voir le courage de ces artistes, ce qu’elles ont osé dire, parce que ce documentaire libère la parole. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas vu une seule femme qui ne l’ait pas vu et qui n’ai pas dit, mais moi aussi, et ma sœur aussi. Moi-même d’ailleurs quand je l’ai vu, j’ai dit, mais moi aussi ! Et c’est d’avoir du courage, et d’avoir de la force, et puis de se dire que l’on peut faire changer les choses surtout quand on est ensemble, tossala ! lance fièrement Marie Audigier, Directrice Institut Français du Congo
Tosala, agissons, une œuvre musicale qui veut aussi libérer les femmes afin de les pousser à dénoncer les actes.
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