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Nigeria : au moins 16 morts dans les attaques djihadistes contre Maiduguri

L'épave d'une voiture frappée par un attentat mené par des membres de Boko Haram, entourée par des habitants du quartier Adamkolo de Maiduguri, le 24 février 2021.   -  
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Nigéria

Les attaques djihadistes du groupe Boko Haram sont de plus en plus meurtrières au Nigeria. Ce mardi, des obus tirés sur la ville de Maiduguri, dans l’Etat de Borno, ont fait au moins 16 morts et des dizaines de blessés, selon un bilan provisoire.

Mardi, en fin d'après-midi, des djihadistes ont franchi des fossés protégeant Maiduguri, pour pénétrer dans Kaleri, en périphérie de la ville avant de lancer des obus. Deux d’entre eux ont touché les quartiers densément peuplés d’Adamkole et Gwange, tuant neuf garçons sur un terrain de football.

Des vidéos prises par des habitants et diffusées sur les réseaux sociaux témoignent de la violence des attaques : on y voit des centaines de personnes affolées, courant dans les rues de la capitale régionale. Certains tentent de porter secours à des hommes blessés à la jambe ou à la tête. On y voit également un corps au milieu de la route, recouvert de végétations.

Le gouverneur de l'Etat de Borno s'est rendu au chevet des victimes ce mercredi. "Environ 60 personnes ont été blessées, dont au moins 16 qui sont mortes. C'est à cause d'une bombe artisanale qui a été tirée par les membres de l'insurrection. Nous avons vécu une situation similaire il y a exactement un an dans la ville de Maiduguri. La seule solution possible est de déployer de la technologie pour détecter toute personne entrant dans la ville pour nuire à la population", a déclaré Babagana Umara Zulum.

Maiduguri est l’un des derniers bastions sécurisés dans l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection djihadiste au Nigeria. En juillet 2020, des djihadistes avaient également tiré des roquettes depuis l'extérieur de la ville, tuant quatre personnes et faisant trois blessés. Cet habitant est encore choqué par la violence de la dernière attaque. "Je travaillais juste à côté d’où cela s’est passé. J'ai vu quelque chose de rouge arriver et c’est tombé. Ça a frappé beaucoup de gens et en a tué plusieurs", avance Awana Ali.

Le nord-est du Nigeria est en proie à un conflit meurtrier depuis 2009 et le lancement d'attaques par les islamistes de Boko Haram. En 2016, le groupe s'est scindé, avec d'un côté, la faction historique, et de l'autre, l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), reconnu par l'Etat islamique.La semaine dernière des éléments de l'Iswap avaient submergé les soldats en garnison dans une base qui protégeait la ville de Marte et avaient pris le contrôle de cette ville stratégique, déjà prise par des djihadistes en 2015. Mais l'armée a annoncé mardi que les soldats avaient repris son contrôle.

Depuis 2009, ces violences djihadistes ont fait au moins 36 000 morts au Nigeria et plus deux millions de personnes n'ont toujours pas regagné leurs foyers. Les attaques se sont étendues aux pays voisins : le Niger, le Tchad et le Cameroun. Depuis la fin de l'année 2020, les attaques meurtrières se sont intensifiées dans la région, poussant le président Muhammadu Buhari, sous le feu des critiques, à remplacer fin janvier les quatre principaux chefs de l'armée.

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