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Le Mali relance son processus de paix à Kidal

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SOULEYMANE AG ANARA/AFP or licensors

Mali

L’accord de paix au Mali n’a pas été rangé dans les tiroirs. Ses signataires se sont retrouvés jeudi à Kidal, au Nord pour tenter de relancer ce document signé en 2015 afin de rétablir la stabilité dans le nord du pays.

Il prévoyait notamment, une coopération entre les rebelles et l'armée malienne et un vaste programme de décentralisation dans ce territoire d'environ 19 millions d'habitants. Mais il peine à être mis en oeuvre. Les troupes gouvernementales par exemple ne sont retournées à Kidal que l’année dernière.

La rencontre de Kidal est censée matérialiser des progrès sur le plan politique, alors que l'horizon d'une sortie de crise au Sahel demeure très éloigné et que persistent les doutes sur les capacités des Etats à assumer leur tâche ainsi que les interrogations sur l'engagement militaire français dans la région.

Ces progrès politiques, à commencer par l'application de l'accord - qui se fait attendre et prévoit l'intégration d'ex-rebelles dans les forces de défense ainsi qu'une plus grande autonomie des régions - sont considérés comme le corollaire indispensable à la riposte militaire.

Au-delà des symboles

La réunion, la première dans cette ville tombée sous la coupe des séparatistes touareg en 2012, a été de preuve d'une récente "dynamique positive" dans la lutte contre la violence dans la région semi-aride du Sahel.

En siégeant à Kidal, le comité de suivi envoie le message que la souveraineté malienne doit aussi s'appliquer ici alors que les deux tiers de ce vaste pays échappent à l'autorité de l'Etat central.

Fait inédit depuis longtemps, le drapeau malien a été hissé dans la cour du gouvernorat de Kidal, fief touareg où l'Etat malien n'avait quasiment plus mis les pieds entre mai 2014 et février 2020 après que l'armée en eut été chassée avec de lourdes pertes.

Attaye Ag Mohamed, un représentant dans cette instance de la Coordination des mouvements de l**'Azawad (CMA)**, l'ex-rébellion, a exprimé la volonté d'aller "au-delà du symbole". "Pour la première fois à un (comité de suivi), il y a eu des propositions concrètes", a-t-il dit, dans les domaines de l'éducation, de la santé ou encore dans l'implication des femmes dans le suivi de l'accord.

Le chef de la mission de l'ONU a évoqué le déploiement, prochain selon lui à Kidal, du bataillon incorporant d'anciens rebelles, ainsi que la construction d'un barrage pour constituer des réserves d'eau.

Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis jihadiste dans le Nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, malgré le soutien de la communauté internationale et l'intervention de forces de l'ONU, africaines et françaises.

Malgré la signature de cet accord par les ex-rebelles, le Mali reste en proie aux agissements des groupes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), aux violences intercommunautaires et aux trafics en tous genres. Ces violences se sont propagées au Burkina et au Niger voisins.

Le comité s'est réuni à l'approche d'un sommet des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) et de la France les 15 et 16 février à N'Djamena pour faire le point sur la situation dans la sous-région.

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