Tunisie
Jets de pierres contre tirs de gaz lacrymogènes pour la troisième nuit consécutive dans plusieurs villes tunisiennes. De nouveaux troubles nocturnes ont éclaté dimanche en dépit d'un confinement sanitaire, seulement quelques jours après le dixième anniversaire de la révolution.
Des dizaines de jeunes, ont été arrêtés après des heurts par la police. Ces heurts interviennent dans un contexte d'instabilité politique et de dégradation de la situation sociale en Tunisie. Si cet anniversaire de la révolution a été étouffé par un confinement général, il n'a toutefois pas empêché les troubles, dont les motifs exacts ne sont pas connus.
Certains Tunisiens sur les réseaux sociaux ont attribué ces violences à l'échec de la classe politique à améliorer la situation. En effet, la hausse du chômage a mis en évidence la défaillance des services publics
Pendant ce temps, les vives tensions au sein des différents partis composant un Parlement fragmenté depuis les élections de 2019. Le Premier ministre Hichem Mechichi a remanié le gouvernement samedi qui est désormais en attente d'un vote de confiance.
Couvre-feu
Le mois de janvier est régulièrement le théâtre de mobilisations en Tunisie, car cette période marque l'anniversaire de plusieurs luttes sociales et démocratiques majeures.
Mais ici, il ne s'agit pas de mouvements de protestation, ce sont des jeunes qui viennent de quartiers proches pour voler et s'amuser, estime Oussama, un habitant d'Ettadhamen. Si on proteste, ça sera la journée et à visage découvert.
Au Kram, quartier populaire du nord de Tunis, Sanad Attia, 18 ans, se préparait à passer la soirée dehors en dépit du couvre-feu qui débute à 16H00, rejoignant des groupes de jeunes dans un face-à-face tendu avec la police.
"J'ai arrêté l'école, ça me servait à rien, je m'entraînais avec l'Olympique Kram pour devenir footballeur", explique-t-il. "Mais avec le Covid, le club est fermé, on ne peut rien faire, maintenant tout ce que je veux c'est partir en Italie".
Ces derniers jours, des heurts ont eu lieu dans plusieurs quartiers populaires notamment à Tunis, Bizerte, Menzel Bourguiba (nord), Sousse et Nabeul (est), Kasserine et Siliana (nord-ouest), selon des correspondants de l'AFP et des vidéos publiées sur internet par des habitants.
Celles-ci montraient des jeunes dans plusieurs villes brûlant des pneus, insultant la police ou pillant des commerces.
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