Ouganda
A quelques jours de l'élection présidentielle, Facebook a fermé plusieurs comptes d'hommes politiques ougandais accusés d'interférences dans le débat public.
C'est la responsable communication de l'entreprise pour l'Afrique sub-saharienne Kezzia Anim-Addo, qui en a fait l'annonce: ce mois de janvier, nous avons fermé un réseau de comptes et de pages en Ouganda qui étaient impliqués dans un comportement inauthentique coordonné visant à influer sur le débat public en amont de l'élection.
_"Ils utilisaient de faux comptes ou des comptes dupliqués pour gérer des pages, commentaient le contenu d'autres personnes, se faisaient passer pour des utilisateurs, partageaient des contenus dans des groupes pour les faire apparaître plus populaires qu'ils n'étaient" _a-t-elle précisé.
L'entourage du président Museveni accusait déjà des forces étrangères sans préciser lesquelles de soutenir l'opposition pour parvenir à un changement de régime. Une rhétorique désormais utilisée contre Facebook.
Le conseiller en communication du président, Don Wanyama, qui fait partie des personnalités dont les comptes Facebook et Instagram ont été fermés, a notamment contesté la décision du géant américain.
"Honte aux forces étrangères qui pensent qu'elles peuvent installer un régime fantoche en Ouganda en désactivant les comptes en ligne des partisans du NRM", le parti au pouvoir, a-t-il réagi. "Vous ne vous débarrasserez pas du président Museveni".
LE GENDARME FACEBOOK
Selon le Mouvement de la résistance nationale, plusieurs dizaines de comptes ont subi le même sort, appartenant à des personnalités diverses telles qu'un haut responsable du ministère de l'Information et des Communications, un internaute en vue proche du NRM ou un médecin connu.
Les comptes du président n'ont pas été visés par l'intervention de Facebook.
Facebook est régulièrement confronté à ce que l'entreprise appelle des comportements inauthentiques coordonnés. D'après sa responsable de la communication pour l'Afrique, le géant américain a "fait tomber plus de 100 de ces réseaux à travers le monde" depuis 2017.
Courant décembre, le géant américain avait annoncé avoir supprimé trois réseaux gérés de Russie et de France, dont un lié à l'armée française, et accusés de mener des opérations d'interférence en Afrique. Le réseau installé en France visait essentiellement la Centrafrique et le Mali.
En octobre, Facebook avait fermé la page d'un parti conspirationniste en Nouvelle-Zélande, accusé de propager la désinformation sur la pandémie de nouveau coronavirus, deux jours avant les élections dans ce pays.
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