Côte d'Ivoire
Pascal Affi N'Guessan, homme politique de l'opposition ivoirienne, a été libéré sous contrôle judiciaire. C’est avec apaisement et bonheur qu’il retrouve sa famille et ses proches. À la tête d'une faction du Front Populaire Ivoirien (FPI) de l'ancien président Laurent Gbagbo, il était détenu, avec d'autres personnalités de l'opposition, depuis presque deux mois.
Après la proclamation par l'opposition d'un "Conseil national de transition" censé remplacer le régime, la justice ivoirienne avait lancé des poursuites contre des dirigeants de l'opposition pour "complot contre l'autorité de l'Etat", "mouvement insurrectionnel", "assassinat" et "actes de terrorisme", leur reprochant aussi d'être responsables des violences électorales. Parmi les leaders poursuivis par la justice, le numéro deux du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) Maurice Kakou Guikahué a été évacué le 20 décembre en France pour des soins médicaux urgents, aux frais de la présidence, après un mois et demi de détention.
Alors que des dizaines de partisans fêtaient son retour dans sa luxueuse résidence du quartier huppé de Riviera Golf à Abidjan, applaudissant, chantant et esquissant des pas de danse, Pascal Affi Nguessan, 67 ans, s'est dit "en bonne santé, heureux de retrouver la liberté" et "soulagé de retrouver famille, amis et camarades de lutte". Il est apparu cependant fatigué, avec des cheveux blancs et une barbe blanche inhabituels chez cet ancien Premier ministre d'habitude toujours tiré à quatre épingles. Il a confié "ne pas avoir été maltraité" pendant sa détention.
"Je souhaite que, conformément au désir de paix, de stabilité et de réconciliation, tous ces problèmes judiciaires trouvent des solutions dans les semaines et les mois à venir. Que tous les fils et filles de Côte d'Ivoire se rassemblent pour la réconciliation nationale, la démocratie et la stabilité politique", a-t-il déclaré. L'opposanta annoncé qu'il allait "reprendre ses activités politiques", et "espérer" une réunification du FPI entre sa faction et celle des fidèles de Laurent Gbagbo pour que le parti se "repositionne sur l'échiquier politique national en gagnant le maximum de sièges aux législatives".
Le pouvoir, l'opposition et la société civile ont achevé mardi un premier cycle de pourparlers d'une semaine, à l'issue duquel la date des élections législatives a été fixée au 6 mars 2021, selon le gouvernement. Même si aucun accord n'a été formellement signé, des progrès ont été enregistrés de l'avis de toutes les parties. L'opposition exige en particulier l'arrêt des poursuites et la libération de ses leaders inculpés à la suite des violences électorales liées à la présidentielle, qui ont fait 85 morts et près de 500 blessés de août à novembre.
Le président Alassane Ouattara s'est par ailleurs exprimé ce mercredi en Conseil des ministres, estimant que le dialogue politique était "un pas important", même si "on ne peut pas tout régler en un seul jour". Il a précisé avoir parlé "à plusieurs occasions ces derniers temps" à l'ex-président Henri Konan Bédié, leader du PDCI et de l'opposition, et qu'ils avaient "convenu de reprendre le dialogue bilatéral dans la deuxième quinzaine du mois de janvier".
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