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Tunisie : un ministre arrêté dans le scandale des déchets

Le ministre tunisien de l'environnement Mustapha Laroui lors de la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement au Palais de Carthage, le 2 septembre 2020   -  
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Tunisie

C'est un coup de tonnerre de plus dans un feuilleton qui secoue la Tunisie. Quelques heures après avoir été limogé, le ministre de l'Environnement tunisien Mustapha Aroui a été arrêté. Le résultat de six mois de scandale provoqué par la révélation d'une importation de déchets italiens dans le pays « à des fins non connues ». Encore il y a dix jours, des membres de la société civile avaient réitérés leurs colère.

"Les déchets qui se trouvent actuellement dans ces conteneurs sont des déchets ménagers qui, selon le traité, sont des déchets dangereux qui ne doivent pas être exportés vers des pays en développement qui ne sont pas en mesure de les traiter", affirme Hamdi Chebaane, un expert de gestion des déchets et membres de la coalition de la société civile Tunisie Verte.

Les conventions internationales de Bâle et Bamako interdissent normalement l'export de déchets de l'Europe vers les pays africains, mais de fausses déclarations ont permis de contourner le règlement.

"L'importation de ces déchets s'est faite sans passer par les circuits officiels nécessitant une autorisation préalable et sans obtenir l'autorisation des services responsables de l'importation de ce type de déchets", explique Beshir Yahya, directeur du recyclage au sein de l'agence nationale de gestion du recyclage.

Une tricherie qui aurait été rendue possible par la présence de complices présumés au sein des douanes, selon l'enquête qui vient encore embarrasser l'état tunisien. En novembre, les douanes avaient enfin officialisé l**'interdiction d'entrée des conteneurs en Tunisie**, mais 120 tonnes de déchets sont déjà passées entre les mailles du filet.

Les cargaisons mises en cause contenaient des déchets ménagers, dont l'exportation est interdite par la législation tunisienne comme par les conventions internationales, qui les jugent "dangereux". Elles ont été importées par une entreprise locale, Soreplast, quelques semaines seulement après que cette société en sommeil a relancé ses activités, avec pour seule autorisation de recycler des rebuts plastiques industriels destinés à l'exportation.

Interrogé avant l'annonce de son limogeage, le service de communication de Mustapha Aroui avait assuré que le ministre n'avait "signé aucun document" autorisant Soreplast à se lancer dans l'importation des déchets.

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