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Deux représentants de l'opposition arrêtés, leur mouvement dénonce des "intimidations"

L'ancien Premier ministre? Agbéyomé Kodjo, chef de file de la DMK, à Lomé, Togo, le 24 février 2020.   -  
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Togo

Un mouvement de l'opposition togolaise, la DMK, a dénoncé dimanche les "intimidations" et le "harcèlement judiciaire" dont il est victime, après l'interpellation ce week-end de deux de ses membres, dont Brigitte Adjamagbo-Johnson, grande figure de l'opposition togolaise.

"La coordination nationale de la DMK (Dynamique Monseigneur Kpodzro) s'insurge contre cette manoeuvre qui n'a d'autre but que de décapiter le mouvement et condamne vigoureusement ces pratiques qui relèvent de l'intimidation et de harcèlement judiciaire", a réagi dimanche le parti dans un communiqué.

La DMK, qui "exige la libération immédiate et sans conditions de ses deux responsables", affirme qu'elle rendra le président Faure Gnassingbé "personnellement responsable" de ce qu'il pourrait leur arriver.

Vendredi, une délégation de quatre membres de la DMK, dont Agbéyomé Kodjo, arrivé à la seconde place au scrutin présidentiel de février et qui ne reconnaît pas l'élection de Faure Gnassingbé à un quatrième mandat, a rencontré les ambassadeurs des Etats-Unis, de la France, de l'Allemagne, de l'Union Européenne et des Nations unies.

A leur retour, Gérard Djossou, l'un des membres de la délégation, a été "molesté" et "enlevé", avant d'être placé en garde à vue.

C'est alors qu'elle voulait lui rendre visite au Service central de recherches et d'investigations criminelles (SCRIC), que Brigitte Adjamagbo-Johnson a été arrêtée, accusée "d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat", selon les termes du procureur de la République Essolissam Poyodi.

Cette interpellation fait suite à une enquête ouverte après "des renseignements faisant état depuis quelques temps d'un plan de déstabilisation des institutions de la République" au sein du mouvement auquel appartient Mme Adjamagbo-Johnson, a-t-il indiqué dans un communiqué lu à la télévision nationale.

Brigitte Adjamagbo-Johnson fut la première femme à se présenter à une élection présidentielle au Togo en 2010 et elle dirige la Convention démocratique des peuples africains, qui soutient la DMK.

Le rassemblement de l'opposition avait appelé à une marche samedi à Lomé pour protester contre les résultats de la présidentielle du 22 février, manifestation interdite par le gouvernement, officiellement à cause du coronavirus.

Aucun rassemblement n'a été observé dans la capitale togolaise, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, chef de file de ce mouvement, qui a obtenu 19,46% des suffrages lors de l'élection présidentielle, contre 70,78% pour Faure Gnassingbé, conteste toujours ces résultats et a été plusieurs convoqué par la justice et sous la menace de poursuites judiciaires.

M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l'opposition.

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