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Sur fond de pandémie, ouverture du G20 virtuel présidé par l'Arabie Saoudite

"Photo de famille" virtuelle des dirigeants du G20, le 21 novembre 2020.   -  
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AP/MESHIREE

G20

Un sommet virtuel, pour des défis internationaux bien réels, à commencer par une pandémie qui tue en masse et menace l'économie mondiale : c'est un G20 d'un format inédit qui s'est ouvert samedi sous la présidence de l'Arabie saoudite.

"Nos peuples et nos économies souffrent encore de ce choc, mais nous ferons tout notre possible pour surmonter cette crise grâce à la coopération internationale", a déclaré le roi Salmane à l'ouverture de cette rencontre de deux jours, par écrans interposés.

Il est apparu au côté du prince héritier Mohammed ben Salmane, et entouré à l'écran de vignettes montrant en direct les dirigeants des plus grandes puissances mondiales, une image désormais familière au temps de la distanciation sociale tous azimuts.

Non sans quelques images insolites : le président français, Emmanuel Macron, plaisantant avec un interlocuteur hors champ, son homologue chinois, Xi Jinping, faisant appel à un technicien armé d'une télécommande. Mais aussi la chancelière allemande, Angela Merkel, concentrée, et Donald Trump, qui conteste toujours sa défaite à l'élection présidentielle américaine, les traits impassibles.

C'est dans cette configuration inédite, peu propice à la diplomatie informelle et aux négociations improvisées, que le G20 doit donner sa réponse au cataclysme économique et sanitaire provoqué par le Covid-19, qui a infecté plus de 55 millions de personnes et en a tué plus de 1,3 million à travers le monde.

- Vaccins pour tous -

Plusieurs appels ont été adressés au G20 pour soutenir financièrement l'Organisation mondiale de la santé (OMS), après la multiplication d'annonces prometteuses concernant des vaccins.

Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé que "les vaccins devaient être traités comme un bien public", "accessibles à tous".

Dix milliards de dollars ont été investis depuis sept mois pour développer des vaccins, des diagnostics, des thérapies, a ajouté M. Guterres. "Mais il manque 28 milliards, dont 4,2 avant la fin de l'année. Ces fonds sont fondamentaux pour l'industrialisation, l'acheminement et la fourniture des vaccins", notamment aux pays les plus pauvres.

Avant même l'ouverture officielle, quelques dirigeants ont adressé, via le compte Twitter de la présidence saoudienne du G20, des messages au ton consensuel.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a demandé à ses partenaires d'"intensifier et de soutenir collectivement" un "accès mondial équitable" à tout vaccin. Il les a également appelés à prendre "des mesures plus ambitieuses" face au changement climatique, un sujet sur lequel les 20 premières économies mondiales sont loin de parler d'une seule voix.

- Dette et droits humains -

Le G20, qui regroupe notamment les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Inde, le Brésil, la Corée du Sud, la Russie, l'Australie, l'Indonésie et l'Arabie saoudite, représente les deux tiers de la population de la Terre, 80 % du commerce mondial et plus de 85 % de la richesse produite annuellement sur la planète.

Ce club des puissants est sollicité par des organisations internationales comme par des ONG pour s'attaquer à la dette des pays moins avancés.

Le G20 a adopté en avril un moratoire sur le paiement du service de la dette de six mois, qui court jusqu'en juin 2021. M. Guterres a demandé un "engagement ferme" pour que ce délai de grâce soit prolongé jusqu'à fin 2021.

L'ombre des atteintes aux droits humains en Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, plane aussi sur le sommet, dont Ryad entend faire une vitrine. Notamment pour l'ambitieux programme de réformes économiques, censé réduire la dépendance à la manne pétrolière, orchestré par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Des proches de militants emprisonnés ont exhorté les dirigeants mondiaux à faire pression sur les dirigeants saoudiens pour qu'ils libèrent les prisonniers politiques.

"Les investisseurs ne sont pas des journalistes, ils cherchent des pays où ils peuvent faire confiance à un gouvernement efficace", a répliqué samedi Khaled al-Faleh, ministre saoudien de l'Investissement, lors d'un point-presse.