Burkina Faso
A l'approche du vote au Burkina Faso, l'insécurité est venu s'imposer comme un des sujets phares de la campagne pour les présidentielles et les législatives du 22 novembre.
Depuis les premières attaques djihadistes dans le pays en 2015, le Burkina Faso connaît une hausse des violences, souvent entremêlées à des conflits inter-communautaires. Le nombre de morts liés aux combats a encore battu des records cette année en dépassant les 2 200 morts, après une année 2019 particulièrement meurtrière.
Sous le mandat de Roch Marc Christian Kaboré, le gouvernement a multiplié les interventions pour lutter contre les combattants affiliés aux groupes djihadistes. Malgré des prises de guerre, comme des véhicules, abandonnés par des combattants dans leur fuite, les forces burkinabè semblent incapable d'enrayer l'extension des zones d'influence du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda et de l'organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) dans le Nord du pays.
La région Sahel au centre de la crise
Car en s'attachant aux chiffres, le Nord et l'Est du pays sont de loin les plus touchés par l'insécurité. La région du Sahel, frontalière du Niger et du Mali, en plein dans la zone des trois frontières, rassemble à elle seul, avec 1 356 morts depuis le 1er janvier, plus de 60% des morts liés à l'insécurité en 2020.
En raison de l'insécurité liée aux groupes djihadistes, près de 1 500 villages (sur plus de 8 000) ne voteront pas dimanche, soit 17,7% du territoire national, a constaté le Conseil constitutionnel. Aussi, plus d'un million de personnes, 5% de la population, ont dû fuir leur domicile et vivotent dans et autour des grosses villes. Aucun dispositif particulier n'a été prévu pour ceux-là.
La zone des "trois frontières" est devenu l'épicentre d'une crise qui s'éternise dans la région malgré les actions du G5 Sahel et de la force Barkhane. La présence des forces françaises de Barkhane qui soutiennent les opération burkinabè souvent à bout de bras est critiquée par de nombreux Burkinabè, rendant la position de l'exécutif très inconfortable.
La réponse du gouvernement a, elle, été très claire sous Roch Marc Christian Kaboré : les opérations militaires seront toujours privilégiées. Fin 2019, le pouvoir burkinabè avait annoncé la décision d'armer et de recruter des civils, (les Volontaires pour la défense de la patrie, VDP),pour aider les forces de sécurité dans la lutte anti-djihadiste, après une embuscade visant un convoi minier faisant près de quarante morts.
Une méthode militaire forte préférée par le président Kaboré, alors que l'opposition appelle désormais au dialogue avec certains groupes.
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