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Violences meurtrières contre des civils et conflit au Tigré, l'Éthiopie saigne

Plus de 20 000 Éthiopiens ont déjà à fui vers le Soudan.   -  
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Ethiopie

Au moins 34 personnes ont été tuées lors de l’attaque d’un bus par des hommes armés ce dimanche dans l’ouest de l’Ethiopie, dans la région de Benishangul-Gumuz. D’autres violentes agressions contre des civils dans cette région ce week-end ont également été rapportées.

Aucun lien n’a cependant été établi entre ces violences et les opérations militaires que mène depuis le 4 novembre l'armée fédérale contre les autorités dissidentes de la région du Tigré et qui ont déjà poussé plus de 20 000 personnes à fuir vers le Soudan.

Samedi, les force du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF) ont tiré plusieurs roquettes sur Asmara, la capitale de l'Erythrée frontalière, qu'elle accuse de prêter main-forte à l'armée fédérale éthiopienne. Cette nouvelle escalade de violence inquiète les observateurs car elle est susceptible de faire dégénérer le conflit.

Ce lundi, pour tenter d’apaiser les tensions, le président ougandais Yoweri Museveni va entamer, en Ouganda, une médiation entre le gouvernement éthiopien et les autorités régionales dissidentes du Tigré.

Le vice-Premier ministre éthiopien Demeke Mekonnen Hassen, également ministre des Affaires étrangères et des représentants du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF) qui dirige la région, sont attendus lundi dans le nord de l'Ouganda, où il rencontreront M. Museveni, a indiqué l'un de ses responsables.

"Le vice-Premier ministre d'Ethiopie arrive en Ouganda et rencontrera le président Museveni à Gulu demain", lundi, a confirmé à l'AFP un autre responsable, précisant que des représentants du TPLF seraient également présents. "Je ne peux pas donner d'autres détails", a-t-il indiqué.

Les deux responsables n'ont pas révélé qui dirigerait la délégation du TPLF, ni si les deux délégations se rencontreraient face-à-face.

Sollicité par l'AFP à ce sujet, un porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères a répondu: "je ne suis pas au courant". Le président du Tigré, Debretsion Gebremichael, n'a pas répondu dimanche aux messages de l'AFP.

Le site internet ougandais d'informations Chimpreports avait rapporté dimanche la tenue prochaine de pourparlers entre M. Museveni et les parties au conflit au Tigré.

L'attaché de presse de M. Museveni, Don Wanyama, a publié sur Twitter un lien de l'article avec ce commentaire: "occupé chez lui, mais la région compte sur sa sagesse et son expérience. Par chance", Yoweri Museveni "est prophète chez lui et là-bas".

M. Museveni entretient de bonnes relations avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a envoyé le 4 novembre l'armée fédérale éthiopienne à l'assaut du Tigré, après des mois de tensions croissantes avec les autorités régionales du TPLF.

Le président ougandais, au pouvoir depuis 1986, connaît également bien les dirigeants du TPLF, parti représentant la minorité tigréenne (6% de la population éthiopienne) qui contrôla durant presque 30 ans les leviers du pouvoir et l'appareil sécuritaire en Ethiopie.

Depuis qu'il est devenu Premier ministre en 2018, M. Abiy, issu de l'ethnie oromo, la plus importante du pays, a progressivement marginalisé le TPLF, passé de facto dans l'opposition.

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