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John Magufuli prête à nouveau serment en Tanzanie

Le président John Magufuli a prêté serment jeudi pour un second mandat à la tête de la Tanzanie, après sa victoire écrasante à l'élection présidentielle du 28 octobre, que l'opposition a qualifiée de parodie de scrutin.Défilés militaires, coups de canon, chanteurs populaires et milliers de supporters: la cérémonie d'investiture de M. Magufuli s'est tenue devant une foule compacte, ne portant pas de masque, réunie à l'intérieur et à l'extérieur du stade national Jamhuri, à Dodoma, la capitale. Brandissant une lance traditionnelle et un bouclier aux couleurs de la Tanzanie, M. Magufuli, 61 ans, surnommé le "Bulldozer", a insisté sur le fait que cette séquence électorale était désormais close. "Les élections sont terminées", a répété trois fois le président au cours d'un bref discours prononcé après sa prestation de serment. "La tâche la plus grande et la plus importante à venir est pour nous tous de construire ensemble la Nation. Et je garantis aux Tanzaniens que je ferai honneur à ce serment en réalisant notre promesse de construire la Nation. Je coopérerai avec vous tous", a dit M. Magufuli. Le président, élu en 2015 pour un premier quinquennat, s'exprimait en présence de trois de ses homologues: l'ougandais Yoweri Museveni, le zimbabwéen Emerson Mnangagwa et le comorien Azali Asoumani. Le vice-président du Botwsana, des ministres et des diplomates étrangers, - masqués pour la plupart, bien que la Tanzanie se soit déclarée "libérée du Covid" en juillet - assistaient également à la cérémonie. M. Magufuli été proclamé victorieux du scrutin présidentiel avec 84% des voix, soit le score le plus élevé depuis les premières élections multipartites en 1995. Son principal adversaire parmi les 14 candidats de l'opposition, Tundu Lissu, du parti Chadema, est arrivé deuxième avec 13% des voix. Le parti de M. Magufuli, le CCM, au pouvoir depuis l'indépendance, a également remporté une victoire écrasante lors des législatives couplées à la présidentielle, raflant la quasi-totalité des 264 sièges en jeu, en l'emportant même dans des circonscriptions historiquement acquises à l'opposition. Celle-ci a rapidement dénoncé, avant même la publication des résultats, une parodie d'élection et des fraudes massives. Plusieurs de ses dirigeants, dont M. Lissu, ont été arrêtés, puis relâchés en début de semaine, après avoir appelé à des manifestations, qui n'ont finalement pas eu lieu. Après un premier mandat de M. Magufuli marqué par une dérive autoritaire et un recul des libertés fondamentales, ces élections ont suscité un scepticisme généralisé parmi les diplomates et les analystes qui craignent un retour de facto à un régime de parti unique. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont demandé à la Tanzanie d'enquêter sur les allégations d'irrégularités et de violences, au cours desquelles 20 personnes sont mortes selon l'opposition.