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La sécheresse menace l'agriculture marocaine

Haidar, un agriculteur, s'accroupit pour toucher la terre d'un verger d'oranges qui craque en raison de la sécheresse dans les plaines d'Agadir   -  
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FADEL SENNA/AFP or licensors

Maroc

La **sécheresse **menace de grandes zones agricoles dans la ville côtière d'Agadir, dans le sud-ouest du Maroc. Cette région est privée d’irrigation par des barrages, l’eau étant désormais réservée aux habitants.

Face à une sécheresse qui dure depuis trois ans et qui pèse sur les ressources hydriques, les autorités d'autre solution que de détourner progressivement l'eau des barrages qui irriguait les fermes de la région d'Agadir, pour assurer l'accès à l'eau potable à près d'un million de Marocains.

Depuis début octobre, le stress hydrique est tel que l'eau des robinets est coupée entre 22h et 5h du matin. Les agriculteurs attendent de rares pluies, ou puisent dans une nappe phréatique déjà surexploitée.

"Beaucoup d'agriculteurs ont cessé leurs activités après que l'eau a été coupée par le barrage. Toutes leurs récoltes étaient à sec : les haricots, les clémentines, tout était desséchés", déclare Ahmed Driouch, un agriculteur de 55 ans.

Wahid Aguertite, 25 ans, abonde dans le même sens. "Avec de l'eau, j’aurai pu cultiver mes terres, mais il n'y en a pas. La coopérative n'a qu'un seul puits et ce n’est pas assez pour les 60 membres. Tout le monde a besoin de dix heures d'irrigation par jour, et ce n'est pas suffisant. Mes terres ont besoin de beaucoup d'eau".

Basses réserves en eau

A 60 km d'Agadir, le barrage Abdelmoumen n'irrigue plus les terres agricoles depuis 2017. Les mauvaises herbes ont poussé et les célèbres arganiers verts qui bordent les montagnes de l'Anti-Atlas ont perdu de leur éclat.

"Les trois dernières années ont été caractérisées par une sécheresse très prononcée. Ce qui fait que les réserves en eau des barrages sont à un niveau très bas. On enregistre des niveaux historiquement très bas à l’échelle du bassin. C’est une donnée inquiétante", avance Abdelhamid Aslikh, directeur de l'agence des réserves d'eau d'Agadir.

L'arrêt de l'irrigation des fermes par les barrages concerne aussi les régions de Marrakech (sud) et El Jadida (ouest), selon le ministère de l'Agriculture, qui a précisé que les coupures continueront jusqu'à ce que "les réserves des barrages s'améliorent".

L'économie marocaine, profondément affectée par la pandémie de nouveau coronavirus, est tributaire de la bonne santé de son secteur agricole, premier contributeur (14%) du PIB devant le tourisme et l'industrie.

Les autorités misent sur le démarrage en avril 2021 d'une usine de dessalement d'eau de mer à Agadir, pour combler le déficit en eau potable de la région et reprendre l’irrigation des terres agricoles.

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