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La chasse aux sorcières mise en lumière au Danemark

Les tribunaux civils désignaient les "véritables" sorcières au cours d'audiences publiques.   -  
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AFP

Danemark

C'est une pan important de l'histoire médiévale européenne, qui est pourtant peu mis en avant dans les musées.

Au Moyen-Âge, les chasses aux sorcières se multiplient contre les femmes, les minorités. Elles sont accusés d'être responsables des épidémies et des maux qui traverse la région à cette époque. A Ribe, une ville située à l'ouest du Danemark, un musée s'est donné comme mission de mettre en lumière le destin de ceux qui ont été accusés de sorcellerie.

"Le musée montre les persécutions des sorcières qui se sont déroulées entre 1450 et 1750. 100 000 européens ont été accusés de sorcellerie et 50 000 d'entres eux ont été conduit au bûcher. Au Danemark, il y en a eu 1 000, ce qui quand même un chiffre très élevé si l'on prend en compte le nombre de personnes qui vivaient ici", explique Louise Hauberg Lindgaard, une chercheuse spécialisée dans l'histoire de la sorcellerie. l'une des responsables du musée.

Contrairement aux idées reçues, les femmes ne sont pas les seules à avoir été viséespar cette traque motivée par la peur et les superstitions. A l'époque, tout pouvait être prétexte à une dénonciation, de la menace à l'emporte-pièce au charme suspicieux, et les accusés étaient présentés à un tribunal civil.

"On peut dire qu'au Danemark, comme dans le reste de l'Europe, la plupart étaient des femmes. La plupart du temps, il s'agissait de vieille femmes, assez pauvres vivant seul et en marge de la société. Mais également et à l'inverse de ce que la plupart des gens pensent, un accusé sur quatre était un homme" poursuit Louise Hauberg Lindgaard.

Dans le premier mois qui a suivi son ouverture, le curieux musée a attiré près de 10 000 personnes. Le sujet est très populaire auprès des visiteurs.

"C'est très excitant d'entendre parler de ça, d'apprendre que non seulement ça s'est passé au Danemark mais aussi dans beaucoup d'autres pays" affirme Mathilda. Pour la jeune Danoise de 21 ans, c'est l'occasion de découvrir une histoire ignorée et ses ramifications européennes.

Car si la traque au sorcière est mal connue dans le pays**, le royaume scandinave s'était illustrée par son acharnement** au XVIIème siècle.

Selon l'historienne, la sévérité du royaume scandinave en la matière tient principalement à l'acharnement d'un roi, Christian IV (1577-1648). On lui doit en 1617 la première loi contre la sorcellerie, laquelle envoie au bûcher les praticiens de magie noire. Dans les huit années qui suivent son adoption, les persécutions font rage. Un sorcier est alors brûlé tout les cinq jours.

Pour le monarque, comme beaucoup de ses contemporains, notamment son beau-frère Jacques Stuart roi d'Ecosse puis d'Angleterre, un autre champion des persécutions de sorcières, il s'agit d'assurer son pouvoir mais aussi de se montrer bon chrétien et soucieux de ses sujets.

Au XVIème siècle, le philosophe français Jean Bodin "avait dit que si un roi ne persécutait pas les sorcières, il était exclusivement responsable de toutes les horreurs qui s'abattaient sur ces sujets donc (les souverains) les voyaient comme leur responsabilité" de débarrasser leur royaume des magiciennes", rappelle Mme Hauberg Lindgaard.

Avec ce musée de la chasse au sorcière, les persécutions généralement oubliées des livres d'histoire sortent enfin de l'oubli collectif.

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