Algérie
En Algérie plusieurs rassemblements ont eu lieu dans le pays malgré l’interdiction de manifester.
Ce lundi ils étaient des centaines à défiler à Alger pour commémorer le soulèvement populaire du 5 octobre 1988 qui avait abouti sur des réformes.Les manifestants ont réclamé un régime démocratique et la libération des prisonniers du Hirak, le mouvement de contestation né en 2019**.**
"Nous ne reconnaissons pas ce système au pouvoir et cette constitution. Si une nouvelle constitution est adoptée cela nous plongera dans l'abîme. Tout comme l’ont fait leurs prédécesseurs. Ils n’ont aucune légitimité à nos yeux", déclare Mohammed, un travailleur saisonnier de 37 ans.
Pour Ali, un artiste de 41 ans, il s'agit de réclamer une vraie indépendance. "Quoi qu'ils fassent, nous ne nous arrêterons pas tant que nous n'aurons pas l'indépendance. Je jure que continuerons à nous battre jusqu'à ce que ce régime tombe et que le pays obtienne son indépendance."
Plus d'une vingtaine de personnes ont été interpellées lors de cette première manifestation dans la capitale depuis mi-mars en raison de la pandémie de coronavirus.
Ces mobilisations pourraient se multiplier à un mois d'un referendum clé sur la réforme constitutionnelle.
"Événements d'Octobre 1988"
Des marches ont également eu lieu en province, notamment à Béjaïa, grande ville de Kabylie (nord-est), où une gerbe a été déposée devant une stèle en souvenir des victimes d'octobre, à Beni Ourtilane, près de Sétif, à Annaba et Constantine (nord-est).
Les protestataires ont repris les slogans phares du mouvement de protestation : "Etat civil, non militaire", "Le peuple veut la chute du régime", "Les généraux, vous êtes des traîtres, on ne s'arrêtera pas!".
Le 5 octobre 1988, une violente contestation avait éclaté en Algérie, aboutissant à des réformes politiques sans précédent : multipartisme, libertés syndicale, d'association, de la presse.
Dans un contexte de vives tensions sociales, des émeutes sanglantes avaient eu lieu dans la nuit du 4 au 5 octobre 1988 à Bab El Oued, quartier populaire d'Alger. Elles s'étaient étendues le 5 au reste de la capitale puis à d'autres villes du pays. L'état de siège avait été déclaré et l'armée chargée de rétablir l'ordre.
Les "Événements d'Octobre 1988" ont fait 159 morts selon un bilan officiel, et plus de 500 selon les militants des droits humains. Une loi d'amnistie a empêché de désigner les responsables de la répression.
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