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Côte d'Ivoire : Bédié appelle à la "désobéissance civile"

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Côte d'Ivoire

Dimanche, l’ancien président et candidat Henri Konan Bédié a appelé à la "désobéissance civile" en réponse à la candidature de l’actuel chef d’état ivoirien Alassane Ouattara.

La meilleure réponse selon lui pour faire face à ce qu’il considère comme un abus d’autorité.

A 86 ans, le candidat du PDCI est l'un des trois seuls adversaires de Ouattara après que la commission électorale ait exclu 40 autres candidats potentiels.

L'argument de la candidature du président Ouattara repose sur les modifications de la constitution en 2016.

Les partisans d’ADO, certains se sont réunis à Paris dimanche, considèrent que cette nouvelle constitution remet les compteurs à zéro et permet au président de se présenter pour un premier mandat au sein de la troisième république et non un troisième mandat comme l'entendent ses détracteurs.

Le gouvernement de Ouattara a toutefois imposé une interdiction de manifester jusqu'au 30 septembre 2020.

Les candidats exclus du scrutin d'Octobre 2020

Parmi ces exclus figurent deux figures de proue de l'opposition, l'ancien président Laurent Gbagbo, 75 ans, et l'ancien premier ministre et ancien chef des rebelles Guillaume Soro, 47 ans.

Gbagbo et Soro, tous deux en exil en Europe, étaient représentés par des suppléants à la réunion.

Ouattara, 78 ans, avait déclaré en mars qu'il ne briguerait pas un troisième mandat mais a fait volte-face quatre mois plus tard lorsque son successeur désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, est mort d'une crise cardiaque.

Les violentes manifestations contre la candidature de M. Ouattara ont fait une quinzaine de morts le mois dernier, ravivant le souvenir des effusions de sang post-électorales qui ont eu lieu il y a près de dix ans dans l'ancienne colonie française.

Certains observateurs craignent un retour aux niveaux de violence, qui ont fait 3 000 morts après le vote présidentiel de 2010.

Le conflit a été déclenché par le refus de Gbagbo, alors président, de céder au vainqueur Ouattara, bouleversant la réputation de la Côte d'Ivoire comme bastion de la démocratie dans la région.

Mercredi dernier, les partisans de Gbagbo ont appelé à des protestations de masse contre ce qu'ils ont appelé la "dictature" de Ouattara.

La candidature de Gbagbo a été rejetée au motif qu'il a été condamné par contumace à une peine de 20 ans de prison par un tribunal ivoirien en novembre dernier pour le pillage de la branche locale de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest pendant la crise post-électorale.

Il a été libéré sous condition par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye après avoir été innocenté en janvier 2019 de crimes contre l'humanité.

L'ancien président vit à Bruxelles en attendant l'issue de l'appel contre la décision de la CPI.

Soro a lui aussi vu sa demande d'élection rejetée en raison d'une condamnation à 20 ans de prison, également par contumace, pour détournement de fonds publics, prononcée en avril.

Soro a fourni une aide militaire qui a permt brbis à Ouattara de prendre le pouvoir après le conflit, mais les deux hommes se sont brouillés au début de l'année 2019.

Bedie, Gbagbo et Ouattara ont dominé la politique ivoirienne pendant un quart de siècle.

Leur âge avancé - aucun n'a moins de 75 ans - contraste avec l'extrême jeunesse de la population de Côte d'Ivoire, où 40 % de la population a moins de 15 ans.

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