Burundi
Le premier gouvernement du nouveau président burundais Évariste Nadyishimiye, élu le 20 mai, a été annoncé dimanche soir, une équipe resserrée à 16 membres et dominée par les tenants de la ligne dure du régime.
La nomination le 23 juin du plus haut gradé de la police burundaise Alain-Guillaume Bunyoni au poste de Premier ministre avait donné le ton.
M. Bunyoni était déjà considéré comme le véritable numéro deux du régime depuis la crise politique de 2015 et le chef de file des durs parmi le groupe de généraux qui contrôlent le pouvoir burundais.
Un autre faucon fait son entrée au gouvernement: le commissaire de police chef (CPC), Gervais Ndirakobuca, qui dirigeait jusqu‘à présent le très redouté Service national de renseignement (SNR), accusé d‘être au cœur du système répressif burundais depuis le début de la crise.
Nommé ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique, Gervais Ndirakobuca est un membre du premier cercle des généraux issus de la rébellion qui contrôlent aujourd’hui le pays.
RECTIFICATIF: Le nouveau Gouvernement de la République du #Burundi (en plus du Premier Ministre) est composé de 11 hommes et 5 femmes. https://t.co/esyGt0zULz
— Burundi Government (@BurundiGov) June 29, 2020
C’est pendant la guerre civile burundaise (300.000 morts entre 1993 et 2006) qu’il a acquis son surnom, Ndakugarika, littéralement “Je vais t‘étendre raide mort” en kirundi, la langue nationale.
Le général Ndirakobuca fait l’objet de sanctions des États-Unis, de l’Union européenne et des principaux pays européens depuis cinq ans.
Par ailleurs, l’ambassadeur Albert Shingiro, représentant permanent du Burundi auprès des Nations unies depuis cinq ans et considéré comme le principal “visage diplomatique” du pouvoir burundais, devient le nouveau ministre des Affaires étrangères et de la coopération au développement.
La candidature en avril 2015 à un troisième mandat controversé du président Pierre Nkurunziza, mort le 8 juin dernier, avait plongé le pays dans une crise politique majeure, qui a fait au moins 1.200 morts et poussé à l’exil quelque 400.000 Burundais.
Le pays est depuis tenu d’une main de fer par le régime, grâce aux Imbonerakure, la ligue de jeunesse du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, et au Service national du renseignement, qui sèment la terreur dans la population.
AFP
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