Soudan
Les autorités de transition soudanaises, chargées de diriger le pays à la suite de la chute d’Omar el-Béchir en avril, ont annoncé samedi matin la dissolution des syndicats mis en place sous l’ancien régime.
“Les autorités soudanaises ont décidé de dissoudre tous les syndicats professionnels”, écrit dans un communiqué samedi matin le Conseil souverain soudanais qui a publié un décret.
Ces organisations professionnelles sont considérées par les autorités comme favorables à l’ancien président Omar el-Béchir, qui attend un verdict samedi devant un tribunal de Khartoum où il est jugé pour corruption.
Accusé d’avoir perçu indument des fonds de l’Arabie saoudite, il encourt jusqu‘à 10 ans de prison.
Samedi matin, un important dispositif de sécurité, mis en place à l’occasion du verdict, était visible dans les rues de Khartoum.
Le Conseil souverain a annoncé séparément la dissolution du syndicat des avocats et la préparation de nouvelles élections pour cette profession.
En outre, les autorités ont aussi annoncé samedi la mise en place d’une commission destinée à organiser la confiscation de tous les biens du parti de M. Béchir, le Parti du Congrès national (NCP), dont la dissolution avait été annoncée fin novembre.
Le syndicat veut “combattre” le décret
Ces mesures sont conformes aux revendications du mouvement de contestation qui a obtenu en avril la destitution d’Omar el-Béchir, puis a réclamé l’instauration d’un pouvoir civil.
En réaction, le syndicat des journalistes a annoncé qu’il ne reconnaissait pas le décret et qu’il allait le “combattre”.
M. Béchir a dirigé le Soudan pendant 30 ans, à la tête d’un régime autoritaire régulièrement accusé de violations des droits humains.
Destitué par l’armée le 11 avril après des mois d’une contestation populaire inédite, il est actuellement emprisonné à Khartoum.
Le conseil souverain, composé de militaires et de civils, a été mis en place à la suite d’un accord trouvé en août entre la contestation et l’armée qui avait déposé M. Béchir.
Un Premier ministre civil Abdallah Hamdok a été installé en septembre.
AFP
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