Mali
Le sentiment antifrançais dans les pays du Sahel commence à agacer le président Emmanuel Macron. A l’issue du sommet de l’OTAN, le chef de l’Etat français a exprimé mercredi sa frustration face au discours qui présente son pays comme principal responsable de la situation chaotique qui prévaut dans cette région malgré la forte présence militaire française. Macron veut revoir les clauses de l’engagement de la France.
“Nous devons, dans l’immédiat, requalifier le cadre et les conditions politiques de notre intervention au Sahel, en premier lieu auprès des cinq pays africains membres du G5 du Sahel. Je m’attends à ce qu’ils clarifient et formalisent leurs demandes à la France et à la communauté internationale. Veulent-ils notre présence, ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et confiantes à ces questions. Je ne peux pas et je ne veux pas que des troupes françaises soient déployées sur le terrain dans le Sahel en cas d’ambiguïté (de la part des autorités)”, a averti Emmanuel Macron, une semaine après la mort de 13 soldats de la force française Barkhane au Mali dans une collision d’hélicoptères.
“J’ai besoin de ces clarifications pour continuer à maintenir la présence française”, a-t-il insisté sur un ton ferme. “Il faut qu’il l’affirment politiquement dans leur pays devant leur opinion publique. C’est une condition nécessaire. J’en tirerai les conséquences si ces conditions ne sont pas remplies”. “La France n’est pas là avec des visées néocoloniales, impérialistes ou avec des finalités économiques. On est là pour la sécurité collective de la région et la nôtre”, a souligné le président Macron.
Une sortie qui intervient alors que les griefs contre les soldats français se manifestent dans la région, à travers notamment des marches de protestation. Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, par exemple, beaucoup accusent la France d‘être à l’origine de la détérioration de la situation sécuritaire. Car malgré ses 4 500 soldats présents dans la région, la force Barkhane déployée depuis 2013, semble impuissante face au péril djihadiste et aux violences ethniques qui ne cessent de se multiplier dans ces deux pays.
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