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Algérie : le film de la contestation depuis février

Algérie : le film de la contestation depuis février

Algérie

L’Algérie est secouée depuis février par une contestation inédite qui a contraint Abdelaziz Bouteflika à démissionner et réclame depuis des institutions de transition débarrassées de l’ensemble du “système” au pouvoir.

Le “Hirak”, “mouvement” sans structure officielle ni dirigeant, refuse la tenue de la présidentielle convoquée le 12 décembre par le pouvoir intérimaire et visant selon lui à perpétuer le “système” en place depuis l’indépendance en 1962.

“Pas de 5e mandat”

Le 22 février 2019, plusieurs milliers de personnes manifestent dans les grandes villes algériennes. “Pas de 5e mandat”, “Ni Bouteflika, ni Saïd” (frère du président, perçu comme un successeur possible), scandent les protestataires à Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001.

Au pouvoir depuis deux décennies, M. Bouteflika, très affaibli depuis un AVC en 2013, avait annoncé le 10 février qu’il briguerait un 5e mandat.

Le 10 mars, le chef d‘état-major Ahmed Gaïd Salah affirme que l’armée “partage” les “mêmes valeurs” que le peuple, quelques jours après l’avoir présentée comme la “garante” de la stabilité.

Le lendemain, M. Bouteflika renonce à se présenter à la présidentielle et reporte sine die le scrutin.

Bouteflika démissionne

Quatre jours plus tard, des manifestations ont lieu dans 40 préfectures sur 48. Des diplomates évoquent “des millions” d’Algériens dans les rues.

Le général Gaïd Salah demande fin mars que le président soit déclaré inapte à exercer le pouvoir ou qu’il parte.

Le 2 avril, M. Bouteflika, 82 ans, démissionne.

Le 5, les Algériens descendent en masse dans la rue, déterminés à se débarrasser du “système”.

Le président du Conseil de la Nation (chambre haute du Parlement), Abdelkader Bensalah, est nommé le 9 avril président par intérim. L’opposition boycotte la réunion du Parlement.

Mi-avril, le président du Conseil constitutionnel Taïeb Belaiz, fidèle de Bouteflika, démissionne.

L’armée durcit le ton

Le 20 mai, le général Gaïd Salah, nouvel homme fort de fait du pays, rejette deux principales demandes de la contestation: le report de la présidentielle convoquée le 4 juillet pour élire un successeur à M. Bouteflika et le départ des figures du “système”.

Le 2 juin, faute de candidats, le Conseil constitutionnel annule de facto la présidentielle du 4 juillet.

Le général Gaïd Salah juge le 8 août que les revendications “fondamentales” de la contestation ont été satisfaites, estimant que l’objectif est désormais d’organiser une présidentielle.

A la mi-septembre, le Parlement adopte en urgence une loi créant une autorité électorale “indépendante” et une autre révisant de la loi électorale.

Abdelkader Bensalah annonce que la présidentielle aura lieu le 12 décembre, respectant minutieusement “la suggestion” du chef d‘état-major. Depuis, cinq candidats, dont deux ex-Premiers ministres de Bouteflika ont été retenus.

Le 18, l’armée durcit le ton, indiquant qu’elle empêchera désormais les manifestants des autres régions de se joindre aux cortèges hebdomadaires d’Alger.

Ex-responsables condamnés

Le 25 septembre, un tribunal militaire condamne à 15 ans de prison Saïd Bouteflika, jugé pour “atteinte à l’autorité de l’armée” et “complot contre l’autorité de l’Etat”.

Le général Mohamed Mediene “Toufik” et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes) écopent de la même peine.

Ce procès a lieu après une vague d’arrestations dans l’entourage du président déchu et l’ouverture d’enquêtes judiciaires sur des faits présumés de corruption visant d’ex-hauts responsables et des hommes d’affaires.

“Répression généralisée”, selon HRW

Le 14 novembre, Human Rights Watch dénonce une “répression généralisée” de la contestation. Ces derniers mois, les autorités “ont arrêté des dizaines de militants prodémocratie” et “nombre d’entre eux restent détenus sur de vagues inculpations d’atteinte à l’unité nationale ou d’atteinte au moral de l’armée”, indique l’organisation.

Le 19, Amnesty international affirme que le début de la campagne pour la présidentielle se déroule dans un “climat de répression” et d’atteintes aux libertés.

Le 22, la contestation entre dans son 10e mois. A Alger, plusieurs rues du centre-ville sont noires de monde à l’occasion du 40e vendredi consécutif de manifestation. “On ne fera pas marche arrière”, scande la foule, avant de se disperser sans incident. Des manifestations mobilisent fortement dans plusieurs autres villes du pays.

AFP

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