Ethiopie
Les opérations de vote ont débuté dans le calme mercredi matin à l’occasion du référendum de l’ethnie sidama qui doit se prononcer sur la création de sa propre région au sein de l’Etat fédéral éthiopien, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Quelque 2,3 millions d‘électeurs sont appelés aux urnes et le scrutin mobilise la population de la capitale régionale Hawassa, à en juger par les longues files d’attentes qui se sont formées à l’ouverture des bureaux de vote à 06H00 (03H00 GMT).
“Le processus de vote est inclusif, facile, transparent et excitant. J’ai voté pour une décision qui, je pense, contribuera au développement, à la paix et à mon bien-être”, a déclaré à l’AFP Fantahun Hatiso, un électeur de 27 ans rencontré à Hawassa.
Ce dernier confie être resté éveillé jusque tard dans la nuit: “l’excitation à l’approche de ce jour qui apportera la liberté et la paix à mon peuple m’a gardé éveillé”.
L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 100 millions d’habitants, est actuellement divisée en neuf régions semi-autonomes dessinées sur les bases d’un fédéralisme ethnique.
Sa constitution exige que le gouvernement organise un référendum pour tout groupe ethnique souhaitant former une nouvelle entité dans l’année qui suit sa demande.
La route des Sidama pour quitter la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP – sud), à laquelle ils appartiennent actuellement, a débouché sur des violences qui ont fait plusieurs dizaines de victimes en juillet et conduit Addis Abeba à placer la zone sous contrôle de la police fédérale et de l’armée.
A l’exception des abords des bureaux de vote, les rues d’Hawassa étaient beaucoup plus calmes qu‘à l’ordinaire, mercredi ayant été déclaré férié pour faciliter les opérations de vote.
Des policiers et soldats lourdement armés patrouillaient dans les rues.
Le scrutin de mercredi pourrait encourager d’autres groupes ethnique – l’Ethiopie en compte plus de 80 – à se lancer dans la même voie et augmenter ainsi le risque de violences intercommunautaires dans le pays.
Au moins dix autres groupes dans le sud du pays ont déjà lancé une procédure d’autonomie similaire à celle des Sidama.
Ces derniers caressent le projet de quitter leur région depuis de longues années mais ils ont été galvanisés par l’arrivée au pouvoir en avril 2018 du Premier ministre réformateur Abiy Ahmed – récemment auréolé du prix Nobel de la paix.
Selon les observateurs, la montée en puissance des revendications régionales et ethniques, en partie redevable à l’ouverture de l’espace politique initiée par M. Abiy, s’accommode mal de son approche centralisatrice du pouvoir.
Les premiers résultats du scrutin sont attendus jeudi.
AFP
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