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Législatives à Maurice : le Premier ministre en tête, selon des résultats partiels

Maurice

La coalition du Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth, semblait bien partie vendredi pour arriver en tête des élections législatives sur l‘île Maurice, selon les premiers résultats partiels, au lendemain d’un scrutin qui a vu les électeurs se mobiliser massivement.

Les projections à 17h00 locales (13h00 GMT), portant sur plus de 20 % des bulletins dépouillés, donnaient une large avance à l’Alliance Morisien (AM, centre-droit), composée du Mouvement socialiste mauricien (MSM) de M. Jugnauth et du Muvman Liberater (ML).

Selon ces chiffres communiqués par la Commission électorale, l’AM obtiendrait 30 sièges, contre 13 à l’Alliance nationale, une coalition de centre gauche, et 8 au Mouvement militant mauricien (MMM).

Toutes les circonscriptions n‘étaient pas encore prises en compte et 9 sièges n‘étaient pas pourvus dans ce décompte qui devait encore évoluer.

Mais si cette tendance se confirmait, M. Jugnauth pourrait envisager d’obtenir la majorité absolue, fixée à 32 députés. Il resterait ainsi aux commandes de l‘île, qui depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1968 est l’une des démocraties les plus stables d’Afrique, pour un mandat de cinq ans.

Les électeurs devaient choisir 62 députés, dont 60 dans l‘île principale Maurice et deux à Rodrigues, une petite île située quelque 600 km plus à l’est. Les deux îles appartiennent à l’archipel des Mascareignes, dans l’océan Indien.

La Commission électorale doit ensuite nommer huit députés parmi les non-élus ayant obtenu les meilleurs scores, afin de rééquilibrer la répartition des sièges entre partis et communautés à l’Assemblée nationale.

Pravind Jugnauth, 57 ans, était en quête de légitimité populaire après avoir succédé à son père Anerood Jugnauth en 2017 en tant que chef du MSM, le principal parti de la coalition au pouvoir, sans passer par des élections.

Sir Anerood, un cacique de la vie politique mauricienne (Premier ministre de 1982 à 1995, de 2000 à 2003, et président de la République de 2003 à 2012), avait décidé de passer la main deux ans avant la fin de son mandat, après avoir été élu en 2014.

Le Premier ministre avait mis en avant son bilan social – introduction d’un salaire minimum (environ 215 euros par mois), revalorisation de la pension vieillesse – et la modernisation des infrastructures publiques, symbolisée par la construction d’un métro.

Forte participation

L’opposition, incarnée par deux anciens Premiers ministres, Navin Ramgoolam (1995-2000 et 2005-2014)), le chef de l’Alliance nationale, et Paul Bérenger (2003-2005), leader du MMM, avait dénoncé le “clanisme” et la “corruption” du camp Jugnauth.

Pour la première fois depuis 1976, ces élections mettaient aux prises trois blocs et non deux. Très concernés, les Mauriciens se sont déplacés en masse aux urnes, avec un taux de participation de 76,84 %, légèrement supérieur à celui de 2014 (74,11 %).

Si le scrutin s’est déroulé dans le calme, 6.813 personnes n’ont pas pu voter, leur nom ne figurant pas sur les registres, a précisé jeudi soir Me Désiré Basset, un membre de la Commission électorale.

Ce chiffre représente 0,72 % des inscrits et est inhabituellement élevé pour l‘île Maurice. M. Basset a expliqué que ces électeurs ne s‘étaient pas enregistrés sur les listes en dépit de l’importante campagne de sensibilisation menée par la Commission électorale.

L‘île Maurice est officiellement divisée en quatre groupes ethniques, selon la Constitution de 1968 : les hindous – majoritaires -, les musulmans, les Chinois et la “population générale”, composée essentiellement de métis dits créoles et de Blancs d’origine européenne.

Ses 1,3 million d’habitants forment une mosaïque de peuples, de cultures et de langues reflétant l’histoire du peuplement de l‘île et coexistent pacifiquement.

L‘île Maurice a connu une croissance de 3,7 % en 2018 à la faveur du dynamisme des activités de construction et de services, surtout le tourisme et le secteur bancaire, alors que la production de sucre a diminué, selon la Banque mondiale.

Elle fait partie des pays les plus riches d’Afrique, avec un PIB par habitant de 10.500 dollars. Les activités financières représentaient 12 % de ce PIB en 2018.

En octobre, l‘île a été retirée de la liste grise des pays considérés comme des paradis fiscaux par l’Union européenne.

AFP

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