Angola
En Angola, Rafael Marques et Sousa Jamba ont été décorés jeudi par la présidence de la République. Une manière de reconnaître leur travail en matière des droits de l’homme et de lutte contre la corruption.
À tout seigneur, tout honneur. Un précepte que le président angolais Joao Lourenço a mis à exécution en primant 70 hautes personnalités de son pays pour leurs œuvres au service du développement de l’Angola.
Parmi ces personnalités, le journaliste et militant des droits de l’homme Rafael Marques et l‘écrivain et acteur de la lutte contre la corruption, Sousa Jamba. Un geste qui est tout sauf une mauvaise nouvelle pour la plupart des défenseurs des droits de l’homme.
« Le militant des droits de l’homme et de la lutte contre la corruption, Rafael Marques et l‘écrivain Sousa Jamba ont reçu aujourd’hui la médaille présidentielle angolaise pour leur travail exceptionnel au profit de la nation », a écrit Zenaida Machado, membre de Human Rights Watch (HRW) sur son compte Twitter.
Human rights and anti-corruption Activist, Rafael Marques and writer Sousa Jamba today received Angolan presidential medals for they outstanding work in benefit of the ?? nation. Under the previous leadership, these two were considered “enemies of the state”. pic.twitter.com/oYwezjyvVY
— Zenaida Machado (@zenaidamz) November 7, 2019
Pour Joao Lourenço, cette reconnaissance « devrait mettre fin aux clichés et idées reçues dont souffre l’Angola par rapport à son passé en matière des droits de l’homme ».
Le passé, c’est la réalité qui prévalait pendant le règne de dos Santos (1979-2017). Considéré comme « ennemi de l‘État », Rafael Marques était souvent condamné par la justice de son pays sous le régime du successeur d’Agostino Neto.
Mais depuis l’arrivée au pouvoir en 2017 de Joao Lourenço, Luanda fait feu de tout bois pour enfouir au fond de la poubelle, ce passé peu glorieux en matière des droits humains. Après l’acquittement des défenseurs des droits de l’homme condamnés sous l’ancien régime, Lourenço s‘était même excusé auprès de Raphael Marques après que ce dernier eut été refoulé (par erreur protocolaire, disait-on) par des éléments de la présidence lors d’une réunion avec la société civile.
>>> LIRE AUSSI : Angola - Joao Lourenço : une rencontre pour s’excuser auprès du journaliste Rafaël Marques En décembre 2018, Amnesty International (AI) a intégré le pays pétrolier d’Afrique centrale dans la liste des meilleurs élèves africains concernant les droits de l’homme aux côtés entre autres de l‘Éthiopie.
>>> LIRE AUSSI : Droits de l’homme : les meilleurs élèves africains, d’après Amnesty International
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