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RDC : assassinat d'un animateur radio impliqué dans la lutte anti-Ebola

RDC : assassinat d'un animateur radio impliqué dans la lutte anti-Ebola

République démocratique du Congo

Un animateur de radio locale, impliqué dans la lutte contre la maladie à virus Ebola, a été assassiné dans le nord-est de la République démocratique du Congo, à la veille de l’introduction par les autorités d’un nouveau vaccin contre l‘épidémie dans des zones où le virus ne s’est pas signalé.

“Vers 19H00 samedi, des bandits non encore identifiés ont fait incursion chez un agent de la riposte contre Ebola à Lwemba, ils l’ont tué, blessé sa femme et incendié sa maison”, a déclaré à l’AFP le général Robert Yav, commandant des Forces armées congolaises à Mambasa, dans la province de l’Ituri (nord-est).

Le professeur Steve Ahuka, coordonnateur national de la riposte contre Ebola a également confirmé qu“un agent communautaire impliqué dans la lutte à Lwemba a été tué”.

La victime, Papy Mumbere Mahamba (35 ans), animait une émission au sujet d’Ebola sur la radio communautaire de Lwemba. En RDC, les radios locales restent l’un des meilleurs moyens d’informer les populations.

“Notre collègue Papy Mumbere Mahamba a été assassiné a son domicile par des inconnus munis d’armes blanches (…) Il revenait de la radio où il animait une émission sur la lutte contre Ebola”, a déclaré à l’AFP Jacques Kamwina, un journaliste de la radio Lwemba.
Les mobiles de l’assassinat restent pour l’instant inconnus.

La RDC lutte contre une épidémie d’Ebola déclarée le 1er août 2018. Elle touche les zones reculées et conflictuelles des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.

L‘épidémie a jusqu‘à présent tué 2.185 personnes sur 3.274 cas, selon les derniers chiffres officiels.

Les efforts de confinement de la maladie ont été entravés par les violences armées, ainsi que par les attaques contre des agents de santé qui luttent contre Ebola au sein d’une population où règne souvent la méfiance envers les étrangers et la superstition.

En avril, un épidémiologiste camerounais de l’organisation mondiale de la santé (OMS) le Dr Richard Valery Mouzoko Kiboung avait été tué à Butembo (Nord-Kivu) dans une attaque de miliciens contre une équipe de lutte contre Ebola. Au moins un infirmier et un policier ont aussi été tués dans des circonstances similaires depuis le début de l‘épidémie.

Plusieurs agents des équipes de riposte ont été agressés ou blessés par des habitants au cours d’inhumations de victimes d’Ebola. Les proches, traditionnellement habitués à toucher les défunts, refusent souvent d‘être privés de cette coutume. Ebola se transmettant par tout fluide corporel, les équipes sanitaires font en sorte d‘éviter toute contamination en s’occupant des enterrements.

En septembre, une vingtaine de maisons d’agents de santé engagés contre Ebola ont été incendiées par des milices dans la région de Mambasa.

Un deuxième vaccin

L’actuelle épidémie d’Ebola est la dixième sur le sol congolais depuis 1976 et la deuxième la plus grave de l’histoire après celle qui a fait quelque 11.000 morts en Afrique de l’Ouest en 2014.

Samedi, les autorités ont annoncé avoir réceptionné un premier lot de 11.000 doses d’un deuxième vaccin anti-Ebola, en provenance de la Belgique.

Ce deuxième vaccin, développé par Johnson & Johnson (administré en deux doses à 56 jours d’intervalle), doit être introduit mi-novembre dans les zones où le virus est absent. La stratégie vise à “immuniser le plus grand nombre de la population”, selon le ministère de la Santé.

“Ce 2ème vaccin, sera donné à toute personne volontaire et éligible dans les régions, où seront organisées ces vaccinations”, indique le ministère.

Il sera utilisé en complément du 1er vaccin contre le virus Ebola, le rVSV-ZEBOV-GF, fabriqué par le laboratoire américain Merck Sharpe and Dohme (MSD) qui utilise la “stratégie en ceinture” dans les zones infectées par Ebola, c’est-à-dire à immuniser les personnes susceptibles d’avoir été en contact avec les habitants contaminés.

Depuis le début de la vaccination le 8 août 2018, 246.310 personnes ont été vaccinées.

AFP

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