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Mali : fusion de groupes armés du nord en mouvement politique

Mali : fusion de groupes armés du nord en mouvement politique

Mali

Un des groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015 au Mali a prôné samedi la “fusion” en un large “mouvement politique” des différents groupes qui représentent le Nord malien, alors que cet accord tarde à produire ses effets dans un pays toujours en guerre contre le jihadisme.

Le proposition a été faite par le chef du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), qui se définit comme un mouvement “politico-militaire” multi-communautaire, Alghabass Ag Intalla, en ouverture d’un “congrès” de son mouvement à Kidal, dans le nord-est du pays.

Ce groupe est l’une des composantes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).

“La CMA a cinq ans d’existence (…) N’est-t-il pas pertinent de lui imprimer un nouveau souffle?”, a lancé le secrétaire-général du HCUA, devant des délégués à la tête recouverte du traditionnel chèche des Touareg, des chefs locaux et du Niger et de l’Algérie voisins, et de représentants de la mission de l’ONU (Minusma), selon le texte de son discours reçu par l’AFP.

“Nous lançons ici un appel à la CMA et à tous les autres mouvements partageant les mêmes idéaux pour fusionner en un seul mouvement politique capable de prendre en charge les préoccupations des populations de l’Azawad (terme utilisé par la rébellion pour désigner le nord du Mali, NDLR) dans le cadre de la construction nationale”, a ajouté Alghabass Ag Intalla.

Le MNLA, qui tiendra lui aussi un congrès à Kidal le 30 novembre, va “examiner cette question pour que nous puissions rester dans la même dynamique”, a assuré l’un de ses dirigeants, Billal Ag Cherif, selon des propos recueillis par un correspondant de l’AFP.

Kidal fait partie des vastes zones du Mali qui échappent de facto à l’autorité de l’Etat. Prise en 2012 par les rebelles jihadistes, elle est aujourd’hui, malgré la présence de bases française et des forces onusiennes, sous le contrôle d’ex-rebelles séparatistes touareg qui se sont soulevés contre le pouvoir central en 2012 avant de signer un accord de paix à Alger en 2015.

La situation de la ville, à quelques centaines de kilomètres de l’Algérie et du Niger, suscite l’inquiétude des pays du Sahel, pour qui elle sert de base arrière à des jihadistes pour semer la terreur dans la région et dont les exactions se sont étendues d’abord au centre du Mali puis vers les pays voisins, notamment le Burkina Faso.

Les groupes armés indépendantistes, dont le HCUA, formé en grande partie d’anciens membres du groupe jihadiste Ansar Dine, ont pour la plupart signé l’accord de paix, renonçant à leurs velléités séparatistes contre plus d’inclusion dans la société malienne, y compris dans une armée reconstituée, et plus d’autonomie.

Mais son application reste très lente et les “reformes institutionnelles doivent être mises en place dans une architecture permettant aux populations du Nord, dans un esprit de pleine citoyenneté, de gérer leurs propres affaires”, a insisté samedi M. Ag Intalla.

AFP

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