Afrique du Sud
Le géant public sud-africain de l‘électricité Eskom, qui fournit 95% de l‘électricité produite dans le pays, a annoncé mercredi des coupures de courant dans la journée, des délestages de mauvais augure pour la première puissance industrielle du continent qui tente de relancer son économie.
Les coupures de courant sont prévues mercredi de 09H00 à 23H00 (07H00 GMT à 21H00 GMT) afin de “protéger l’ensemble du système électrique pour éviter un effondrement total”, a prévenu Eskom dans un communiqué.
Elles interviennent lors du printemps austral, une saison où elles sont généralement très rares en Afrique du Sud.
Ces délestages s’expliquent par un “nombre important de pannes imprévues”, a expliqué Eskom qui rationne l‘électricité pendant plusieurs heures et à tour de rôle dans les quartiers d’affaires, industriels et d’habitations.
Eskom dispose de plusieurs centrales à charbon mal conçues, vieilles et mal entretenues, provoquant régulièrement des coupures.
Le groupe croule également sous une dette abyssale de 26 milliards d’euros et a annoncé en juillet une perte nette record de 20,7 milliards de rands (1,30 milliard d’euros) pour l’exercice clos en mars.
Ces difficultés financières sont la conséquence d’années de mauvaise gestion et de détournement de fonds sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018) et font courir des risques à l‘économie du pays.
Conséquences éconmiques
Ces coupures “vont certainement avoir de graves conséquences sur notre économie en difficulté”, a estimé mercredi le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).
“Quand on n’a pas d‘électricité, on n’a pas de productivité, et sans productivité, on a une économie qui stagne qui conduit au chômage.”
La croissance de l’Afrique du Sud reste désespérément molle depuis la crise financière mondiale de 2008 et le pays affiche un taux de chômage de 29% (plus de 50% chez les jeunes).
La croissance a cependant enregistré un net rebond au deuxième trimestre 2019 avec un taux de croissance en rythme annuel de 3,1% qui efface la baisse du premier trimestre.
Ces délestages tombent à un moment “particulièrement problématique et embarrassant” pour le président Cyril Ramaphosa, a estimé l’analyste Daniel Silke interrogé par l’AFP. Le chef de l’Etat revient de Londres où il a tenté une nouvelle fois d’attirer des investisseurs en Afrique du Sud.
AFP
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