Burundi
Pour le régime de Pierre Nkurunziza, au Burundi, 4,3 millions de personnes atteintes du paludisme pour 1400 décès. Au lieu de 5,7 millions de cas pour 1800 morts comme avancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le ministre burundais de la Santé était jeudi 8 août devant la presse. L’occasion tout indiquée pour Thaddée Ndikumana d’aborder la question inhérente au paludisme qui frappe ces derniers temps des Burundais de tous âges.
Une pathologie qui, aux yeux de l’OMS aurait déjà atteint des « proportions épidémiques ». Ce, en se basant sur un rapport rendu public récemment par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Lequel document indique que du 1er janvier au 21 juillet 2019, « un total cumulé de 5.738.661 cas et de 1.801 décès a été signalé ». Donc, près de la moitié de la pollution burundaise (plus de 11,5 millions d’habitants).
Faux, a répliqué le chef du département de la santé au Burundi. Pour Thaddée Ndikumana, les chiffres sont inférieurs aux estimations de l’OCHA. Il y a seulement 4,3 millions de cas enregistrés plutôt que 5,7 millions. Quant aux décès, ils sont 1400 au lieu de 1800.
Épidémie, affaire de souveraineté
Et même au niveau de l’OCHA et de l’OMS, on semble indécis quant à la confirmation de ces chiffres. Selon l’AFP, le bureau d’OCHA pour le Burundi, a expliqué ne pas être en mesure de commenter ces chiffres, précisant que « la décision de déclarer une épidémie relève de la souveraineté de l’État burundais ».
Mais des membres du régime se veulent « objectifs » face à la réalité. « Nous sommes à moins d’une année de la présidentielle, le pouvoir de (Pierre) Nkurunziza qui fait face à de nombreuses crises ne veut pas reconnaître ce qui pourrait être considéré comme un échec de sa politique en matière de santé », a justifié un haut cadre du régime sous couvert d’anonymat, alors que Nkurunziza a déjà décliné sa partition.
Le Burundi, qui traverse une grave crise socio-économique depuis 2015, a déclaré une épidémie de choléra dans le pays depuis avril et fait face à de nombreuses pénuries sur les carburants ou les médicaments et plus généralement la plupart des biens importés, faute de devises.
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