Congo
Privations, maltraitances,… En plus de la douleur causée par la disparition de l‘époux, de nombreuses veuves congolaises vivent le calvaire du fait de leurs beaux-parents. Reportage.
Mercredi est jour de prière pour personnes vulnérables en l‘église Saint Pierre de Pointe-Noire. Maryse comme la plupart des femmes venues se recueillir ce jour-là est dans une situation difficile.
Accusée de tous les maux par sa belle-famille, elle vient de tout perdre à la mort de son mari. Son cas n’est pas isolé, mais est emblématique du calvaire de certaines veuves au Congo.
“Lorqu’on nous a annoncé le décès du mari nous avons récupéré la dame pour l’emmener chez elles. Une heure et demi ou deux heures après elle a été jetée dehors par sa belle-famille qui disait qu’elle n’avait pas le droit de rester là. Et entre temps, je tiens à signaler que, lorsque le mari était encore à l’hôpital sa famille était venu changer les serrures de la maison, c‘était déja là une façon de la mettre dehors et par la suite c’est la famille qui a beaucoup subit, nous n’avons fait que notre travail de prise en charge”, raconte Madame Bernadette Bephangayahou, présidentede l’ONG Solidarité, disponibilité des œuvres sociales (SODIOS).
À l‘ère des réseaux sociaux, sa situation a défrayé la chronique et ému plus d’un. Elle a bénéficié de la sympathie de plusieurs personnes et même des autorités qui ont pris à bras-le-corps son problème en imposant sa présence aux obsèques.
Depuis, la dame sans domicile est à la charge de SODIOS qui négocie en vain sa réhabilitation. Un combat perdu d’avance dans un pays où il n’est pas rare de voir des familles fouler au pied les dernières volontés d’un parent défunt malgré l’existence de certaines normes.
“Le code de la famille prévoit que la veuve a droit au maintien sur les lieux vous voyez déjà que là il y a un problème et on a prévu les successions selon que les personnes soient mariés sous le régime de la communauté ou de la séparation des biens, la loi a tout prévu. Maintenant ce qui se passe, c’est la difficulté de l’application de la loi à l’extérieur, cette application pose problème parce que nous sommes dans un pays où la force des coutumes est particulièrement forte et on a parfois l’impression que les coutumes priment sur le droit”, reconnaît Jessica Valerie Mamoni Ngoma, magistrate et présidente du groupe de reflexion contre les violences basées sur le genre. En République du Congo, et même dans d’autres pays de culture bantou le combat pour les droits des veuves reste un défi, selon des organisations de la société civile. Mais des initiatives pour un meilleur encadrement des veuves émergent même si elles reste quelque peu timides. Récemment une causerie débat regroupant des juristes, des parlementaires, des poltiques et la société civile sur la question a eu lieu à pointe-noire à l’initiative du groupe de réflexion sus mentionné.
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