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Burkina : éclosion d'un talent musical en prison

Burkina Faso

La musique n’a pas de frontière et elle traverse même les barreaux de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, plus connue comme la MACO. Derrière cette porte, se trouve Roland Tapsoba alias Rolbi.

Dans ce centre pénitentiaire surpeuplé, l’artiste de 27 ans qui purge une peine de 5 ans de prison n’hésite pas à écrire des chansons et ses codétenus l’aident à faire les chœurs. Ses chansons, des morceaux de reggae et de rap, il les interprète en moré et en français.

Tapsoba a redécouvert son amour pour la musique pendant les leçons hebdomadaires dispensées en prison dans le cadre d’un programme de réhabilitation.

“C’est normal quand vous faites quelque chose de mauvais de finir en prison. Mais je pense qu’il faut préparer sa sortie. J’ai déjà atteint mon objectif et je cherche toujours ce que je pourrais faire pour que même après la prison, je puisse continuer et pourquoi pas supporter mes codétenus”, explique Tapsoba.

Karim Ouedraogo est professeur de musique à la prison. C’est lors d’une classe qu’il a découvert le talent du détenu.

“Je pense avoir découvert un talent caché, dit-il. Je l’ai approché et nous avons parlé. Il a accepté. Donc je lui ai donné une guitare. Il la joue souvent et crée ses propres compositions. Vous l’avez vu. Il joue immédiatement avec ses camarades prisonniers. Et je pense que c’est magnifique pour lui et aussi pour nous”.

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Avec une guitare, un piano et un ordinateur portable rudimentaire calibré par l’artiste et ingénieur de son Imam Kéita, Tapsoba a réussi à enregistrer quelques-unes de ses chansons dans la cour de la prison.

Sa chanson “Bayiri Dem” et “Kombibissi” qui invite les jeunes au travail a reçu un accueil particulièrement enthousiaste auprès des mélomanes.

“J’ai entendu qu’il avait fait tout ça en prison, se confie Malachi Ouédraogo, un habitant de Ouagadougou. Nous pensons que le message dans son album éveille effectivement la conscience. En tant que Mossi, j’aime vraiment écouter la chanson + Kombibissi +. Quand je l‘écoute, ça me touche”.

L’accueil des institutions est tout aussi enthousiaste. La société de droits d’auteur du Burkina Faso, la BBDA a décidé de sponsoriser et d’accompagner la distribution de l’album de Tabsoba en guise d’encouragement.

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