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RDC : au Kasaï, l'impunité menace la paix fragile (ONU)

RDC : au Kasaï, l'impunité menace la paix fragile (ONU)

République démocratique du Congo

L’impunité des crimes de guerre (enfants-soldats, viols, décapitations) menace la paix fragile au Kasaï après les violences meurtrières de 2016-2017 dans cette région diamantifère du centre de la République démocratique du Congo, s’inquiètent les Nations unies.

Les experts de l’ONU demandent la “libération immédiate” de femmes et d’enfants encore réduits “en esclavage” selon eux par une milice, dans leur rapport présenté au Conseil des droits de l’Homme mardi à Genève.

Le Kasaï – divisé en plusieurs provinces – a basculé dans la violence après la mort d’un chef coutumier Kamuina Nsapu, tué le 12 août 2016 par les forces de sécurité sous l’ex-président Joseph Kabila.

Les violences entre les forces de sécurité et différentes milices ont fait au moins 3.000 morts et déplacé des centaines de milliers de civils.

L’investiture le 24 janvier du nouveau président Félix Tshisekedi, dont la famille est originaire du Kasaï, “a suscité un mouvement de désarmement spontané et volontaire de miliciens Kamuina Nsapu”, confirment les experts des Nations unies – ce que l’AFP avait constaté en février.

“Les acquis de la transition politique sur la situation sécuritaire ont besoin d’être consolidés par une lutte sans concession contre l’impunité”, nuancent-ils, inquiets du manque de moyens de la justice militaire (“sept magistrats au total”).

“Pour l’heure, le seul procès en cours sur les événements du Kasaï – celui du meurtre des deux experts du Conseil de sécurité de l’ONU, Michael Sharp et Zaida Catalan, et de leurs quatre accompagnateurs congolais – mobilise entièrement les rares ressources disponibles”, soulignent-ils.

Enquêtes partielles ?

Les deux experts de l’ONU et leurs accompagnateurs avaient été tués le 12 mars 2017. Un crime imputé par les autorités aux Kamuina Nsapu, avec des soupçons de duplicité de la part d’agents de l’Etat.

Les experts regrettent que les enquêtes ne portent pas sur l’ensemble “des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre caractérisant la crise au Kasaï”.

“Plus particulièrement, les persécutions à caractère ethnique, l’ampleur des violences sexuelles, les crimes commis contre les enfants, les décapitations et la destruction par le feu d’innombrables bâtiments publics et d’habitations doivent être pris en compte”, insistent-ils.

Les experts s’inquiètent du sort de femmes et d’enfants qui seraient encore soumis à des violences sexuelles et des travaux forcés par les Bana Mura, une milice rivale des Kamuina Nsapu.

“En février 2019, les experts internationaux ont pu s’entretenir avec des femmes ayant réussi à prendre la fuite des fermes où elles étaient retenues et qui ont indiqué que plusieurs autres femmes s’y trouvaient encore”.

AFP

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