Tunisie
Plus de 80 migrants partis de Libye ont fait naufrage au large de la Tunisie, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de l’Organisation internationale des migrations (OIM), qui a pu rencontrer l’un des trois rescapés dans le sud de la Tunisie.
Ce rescapé, un Malien d’une vingtaine d’années “encore en état de choc”, a indiqué que leur bateau avait fait naufrage lundi, et qu’il avait été sauvé in extremis mercredi, a précisé Wajdi Ben Mhamed, responsable de l’OIM pour le sud de la Tunisie.
“Il a précisé que le bateau était parti de Libye (pour l’Italie, NDLR) lundi à 6H00 du matin avec 86 passagers, il y a eu une fuite, et sous l’effet d’un mouvement de foule, l’embarcation s’est renversée quelques heures après le départ”, a rapporté M. Ben Mhamed.
“Il ne sait pas ce que sont devenus les autres, ils sont portés disparus, il y a une probabilité qu’ils soient morts noyés”, a-t-il ajouté, après avoir parlé avec ce rescapé à l’hôpital de Zarzis (sud).
“La mort de 80 migrants est à craindre, plus d’information est nécessaire pour confirmer ce qui est arrivé et le nombre exacte de disparus,” a de son côté tweeté Flavio Di Giacomo, un porte-parole de l’OIM.
Quatre survivants, trois Maliens et un Ivoirien, ont été secourus par la Garde nationale maritime, alertée par des pêcheurs, avait auparavant indiqué à l’AFP Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale. Il n’avait toutefois pas pu fournir d’autres précisions.
La Méditerranée, cimetière marin
Ces naufragés étaient partis lundi de la ville libyenne de Zouara, à 120 km à l’ouest de Tripoli, à bord d’un bateau pneumatique, avec 82 autres personnes, avait ajouté un responsable de la Garde maritime s’exprimant sous couvert de l’anonymat et se basant sur les déclarations d’un survivant.
L’Ivoirien secouru est décédé jeudi à l’hôpital et un des Maliens est toujours hospitalisé en réanimation, ont précisé à l’AFP le Croissant-Rouge et un responsable local de la Garde nationale maritime.
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement transmis à l’AFP, le Premier ministre Youssef Chahed avait assuré mercredi, lors d’une visite à Zarzis, que “la question des réfugiés et des migrants ne relève pas de la responsabilité de la République tunisienne” mais que “tous les pays doivent en assumer la responsabilité”.
Ces dernières semaines, des dizaines de candidats à l’exil tentant de rallier l’Italie depuis l’ouest de la Libye ont été secourus au large de la Tunisie.
Ainsi, 75 migrants, en majorité Bangladais, sauvés en Méditerranée fin mai, sont restés bloqués plus de deux semaines sur le pont d’un bateau au large de Zarzis, avant qu’un grand nombre d’entre eux ne soient renvoyés au Bangladesh par l’OIM.
AFP
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