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Soudan : les USA appellent à une enquête crédible sur la répression de juin

Soudan : les USA appellent à une enquête crédible sur la répression de juin

Ethiopie

Le secrétaire d’Etat américain adjoint chargé de l’Afrique, Tibor Nagy, a appelé vendredi à Addis Abeba à une enquête “indépendante et crédible” sur la dispersion meurtrière d’un sit-in de manifestants début juin à Khartoum par les autorités.

“Les Etats-Unis sont convaincus de la nécessité d’une enquête indépendante et crédible qui déterminera ceux qui se sont rendus coupables de ces événements monstrueux”, a déclaré M. Nagy lors d’un point de presse organisé à Addis Abeba, à l’issue d’une visite de deux jours à Khartoum.

Selon un comité de médecins proches de la contestation au Soudan, quelque 120 personnes ont été tuées dans la répression des manifestants depuis le 3 juin, la plupart dans la dispersion d’un sit-in des manifestants qui était en place depuis près d’un mois devant le siège de l’armée. Les autorités ont parlé de 61 morts.

“De notre point de vue, les événements du 3 juin ont marqué un virage à 180 degrés dans le déroulement des événements (au Soudan)”, a estimé le diplomate américain, précisant que “jusqu’au 3 juin, tout le monde était très optimiste”.

Jeudi, pour la première fois, le Conseil militaire au pouvoir au Soudan a admis avoir ordonné la dispersion du sit-in. “Le Conseil militaire a décidé de disperser le sit-in et un plan a été établi en ce sens (…) Mais nous regrettons que des erreurs se soient produites”, a déclaré à des journalistes le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole de cette instance.

Il a affirmé que les militaires menaient leur propre enquête, dont les résultats doivent être dévoilés samedi.

Vendredi, le leader de l’opposition soudanaise, Sadek al-Mahdi, a réclamé une enquête internationale sur la répression meurtrière du sit-in des manifestants à Khartoum.

Face aux craintes d’une escalade, des émissaires américains et africains se trouvent à Khartoum pour tenter de trouver une solution à la crise entre les militaires et le mouvement de contestation.

Ainsi, une médiation du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, président en exercice du bloc régional Igad, a conduit les manifestants à mettre un terme mardi à trois jours de désobéissance civile et à accepter le principe d’une reprise des pourparlers avec les militaires au pouvoir depuis la destitution par l’armée, le 11 avril, du président Omar el-Béchir.

M. Nagy a jugé cruciaux les efforts actuels déployés par notamment par l’Union africaine et l’Igad : “Pourquoi une médiation? Pourquoi pas des négociations directes entre les parties? (Parce que) les deux parties ne se font aucune confiance”.

Le diplomate a souligné que le rôle des Etats-Unis dans cette crise était d’“appuyer” les effort de médiation de l’UA et de l’Igad pour arriver à l’objectif “d’un gouvernement dirigé par des civils à la fin de la transition”.

Le diplomate a également souligné l’importance de trouver une solution politique et pacifique à la crise pour les pays de la région.

“La dernière chose que souhaite l’Egypte, c’est une nouvelle Libye à sa frontière méridionale. La dernière chose que veut l’Ethiopie, c’est une nouvelle Somalie à sa frontière nord-ouest”, a ajouté M. Nagy, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Ethiopie entre 1999 et 2002.

De son côté, le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhane, qui avait rencontré M. Nagy lors de sa visite à Khartoum, s’est rendu vendredi en Erythrée pour une visite d’un jour. Il s’y est entretenu avec le président Issaias Afeworki, a rapporté le ministère érythréen de l’Information sur son site internet.

Le président Issaias a “souligné le nécessité pour toutes les forces politiques soudanaises et la population de participer à la phase de transition que le pays traverse”, selon le ministère.

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