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Football féminin en Afrique : les femmes coaches ont du mal à se faire une place

Football féminin en Afrique : les femmes coaches ont du mal à se faire une place

Cameroun

Dans moins de 48 heures, la planète football sera focalisée sur un événement majeur : la Coupe du monde féminine de football dont le premier coup de sifflet sera donné le 7 juin, en France. Malgré l’euphorie suscitée par le départ des mondialistes africaines, un détail ne saurait échapper à leurs fans. Les footballeuses africaines – encore plus les entraîneurs – ont encore du mal à se faire introniser reines dans ce sport roi sur le continent.

Imaginez-vous… une coach féminine dans un championnat de première division masculine de football. Mieux, imaginez une femme aux manettes d’une équipe nationale senior de football masculin en Afrique. Ceci ne relève pas de l’impossible. Mais dans le football africain actuel, une telle situation susciterait la curiosité de tous. Pourtant, le contraire n’est pas toujours vrai.

Du 7 juin au 7 juillet prochains, l’Afrique sera représentée au Mondial féminin par trois équipes au parcours tout aussi étoffé qu’inédit dans cette compétition. Les Super Falcons du Nigeria, les Bayana Bayana d’Afrique du Sud, ainsi que les Lionnes Indomptables du Cameroun ont obtenu leur ticket après avoir constitué le trio gagnant de la CAN 2018 disputé au Ghana.

Dans cette conquête mondiale, les mondialistes africaines devront bien s’aligner sur des instructions d’entraîneurs masculins. Le Cameroun a notamment misé sur le coach Alain Djeumfa, ancien entraîneur de l’équipe nationale militaire du Cameroun, nommé en janvier dernier en remplacement de Joseph Ndoko. Les Nigérianes s’envoleront quant à elles avec le Suédois Thomas Dennerby arrivé sur le banc des Super Falcons en 2018.

Prise de conscience

Seule exception dans cette marée de testostérone, l’Afrique du Sud, qui a décidé de placer sa confiance dans le vétéran Désirée Ellis, actrice majeure des Bayana Bayana arrivées jusqu’en finale de la CAN 2018 au Cameroun. La coach de 56 ans est, du reste, un visage bien connu du football sud-africain dans lequel elle a fait ses débuts dès 1978. Évoluant au poste de milieu de terrain, la native de Salt River, au Cap, a également fait ses armes en tant qu’entraîneur par intérim de l‘équipe d’Afrique du Sud après les Jeux olympiques d‘été de 2016.

Son parcours, comme celui de bien d’autres footballeuses africaines, témoigne bien des compétences enfouies dans le football féminin. Mais, en dépit des efforts consentis par la Confédération africaine de football, le foot féminin vivote toujours en Afrique alors qu’il explose en Amérique du Nord ou en Europe.

Seules 62 000 pratiquantes sur l’ensemble du continent, contre 125 500 recensées en France en juin 2018. Les ligues professionnelles de football se comptent sur les doigts et les femmes sont à accéder à des postes de responsabilité dans le foot africain.

Cette morosité s’explique non seulement par un manque de moyens qui limite les ambitions (création d’infrastructures et salaires convenables), mais également le patriarcat ambiant ainsi que les religions qui peuvent être source de préjugés pour les footballeuses aspirantes. Toutefois, la prise de conscience générale occasionnée par la mondialisation et les réseaux sociaux, inscrit davantage le football féminin dans les mœurs. Et c’est de bonne augure.

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