République démocratique du Congo
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, entamait lundi une visite en République démocratique du Congo. Une journée au cours de laquelle le chef de la diplomatie française a complètement transformé ses a priori sur la récente présidentielle en RDC.
Jean-Yves Le Drian à Kinshasa, près de cinq mois après l‘élection présidentielle en RDC. En théorie, c’est une initiative qui aurait paru quasi-improbable aux yeux des analystes politiques. Du moins, si l’on devait se référer aux propos du chef de la diplomatie française au lendemain de la présidentielle de décembre en RDC.
À l’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi par la Commission électorale, Paris avait en effet mis en doute les résultats du scrutin. En février, après validation de ces résultats par la Cour constitutionnelle, Jean-Yves Le Drian était allé plus loin, et qualifié de “compromis à l’africaine” l’issue des élections. Une sortie jugée politiquement incorrecte, notamment dans le camp du président Tshisekedi, mais aussi dans celui de son prédécesseur Joseph Kabila, à la manœuvre de ces élections.
Ce lundi, à Kinshasa, M. Le Drian s’est finalement rangé aux arguments de ces derniers. “Il y a eu une vraie élection démocratique, je la constate, validée par la Cour constitutionnelle et validée par l’Union africaine”, a-t-il répondu interrogé à Kinshasa sur son ancienne déclaration.
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Pour justifier son propos, l’envoyé de Paris à Kinshasa a soutenu les initiatives menées jusque-là par le nouveau régime. Tentative de légitimation de son rétropédalage ou simple coïncidence, Jean-Yves Le Drian est par ailleurs arrivé en RDC le jour où la présidence a annoncé le nom du nouveau Premier ministre attendu depuis quatre mois, et le jour du retour de l’opposant Moïse Katumbi à Lubumbashi après trois ans d’exil à l‘étranger.
“Le fait d’avoir ouvert les procédures démocratiques (…), le fait d’avoir accueilli des personnalités de l’opposition, le fait d’avoir retrouvé par ailleurs le chemin de l’Europe…Tout cela contribue à une alternance, que nous tenions à saluer”, avait-il ajouté face à la presse.
Signe d’un réchauffement des relations, Paris promis de dégager un budget de 300 millions de dollars sur toute la durée du mandat du président Félix Tshisekedi. Cette enveloppe devrait être consacrée à des projets dans les secteurs du développement, de la formation, de la santé, de la sécurité, de l’agriculture, ou encore de l‘énergie.
Avec ses 80 millions d’habitants, la République démocratique du Congo est l’un des principaux partenaires de la France en Afrique. Même si les relations n’ont pas toujours été au beau fixe.
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