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Après deux jours de pénurie, l'eau de retour à Tripoli

Après deux jours de pénurie, l'eau de retour à Tripoli

Libye

L’eau coule à nouveau dans les robinets de Tripoli, la capitale libyenne. C’est la fin d’un calvaire de deux jours infligé par des hommes armés qui combattent les forces gouvernementales dans la capitale.

L’incident est survenu dimanche. Des hommes armés qui revendiquent appartenir aux forces du maréchal Haftar – l’homme fort de l’Est libyen qui a lancé en avril une offensive contre Tripoli – ont pris d’assaut une agence de distribution d’eau opérant dans le cadre du projet de la Grande rivière artificielle. Une fois à l’intérieur de l’agence, les hommes armés ont fermé les tuyaux d’approvisionnement, privant d’eau les quelque deux millions d’habitants de Tripoli.

Selon le ministère de l’Intérieur qui a annoncé la reprise de l’alimentation en eau ce mardi, les hommes armés exigeaient que Tripoli libère le leader d’un groupe armé, emprisonné pour son appartenance à un groupe illégal. Le ministère n’a toutefois pas précisé si l’injonction des assaillants a été respectée.

Quoi qu’il en soit, pour Maria Ribeiro, coordonnatrice humanitaire des Nations unies en Libye, ce genre d’acte peut s’apparenter à des “crimes de guerre”. Même constat pour l’agence d’approvisionnement en eau, qui a demandé aux groupes armés de ne pas utiliser la privation d’eau comme une arme de guerre. “L’eau est un cadeau de Dieu à tous et ne doit pas être utilisée pour dicter ou négocier dans quelques conditions que ce soit”, a déclaré l’autorité.

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Le projet de la Grande rivière pensé sous Mouammar Kadhafi consiste à pomper les nappes aquifères du Bassin de Nubie sous le désert libyen et de répartir cette eau sur le parcours d’une rivière artificielle constituée d’une canalisation souterraine géante qui traverse le pays de part en part du nord au sud sur plus de 3 000 km.

À la suite de l’attaque, les eaux n‘étaient pas seulement coupées à Tripoli, mais également à Garian et dans d’autres villes de montagne de l’ouest. Cette attaque, quasi-inédite en Libye, vient témoigner une nouvelle fois de la fragilité du tissu civil, dans le feu des violents combats dans le pays.

Le gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par l’ONU a d’ailleurs pointé du doigt son rival de l’est, l’accusant de vouloir “affaiblir le moral des populations” en confisquant l’eau. Mais ce lien est quelque peu remis en question par des observateurs qui expliquent que le groupe armé opère de manière indépendante et qu’il s’agit sans doute d’une stratégie du GNA pour saper le soutien apporté au général Haftar.

Alors que ses forces assiègent la capitale Tripoli depuis le 4 avril, le général Haftar reçoit du soutien de pays tels que les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Le gouvernement d’union nationale peut de son côté compter sur l’Italie, la Turquie ou encore le Qatar.

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