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RDC-Droits de l'homme : vers un bond en arrière ?

RDC-Droits de l'homme : vers un bond en arrière ?

République démocratique du Congo

En RDC, la répression d’une manifestation contre la « cherté et la mauvaise qualité » des services de l’opérateur de téléphonie mobile Airtel a fait vendredi plusieurs blessés dans certaines localités de la province du Nord-Kivu à l’est. Comme à l‘époque de l’ancien régime.

Une journée mouvementée ce vendredi à Goma et Beni. Des centaines de personnes, sous l’impulsion du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) étaient dans les rues de ces villes de la province du Nord-Kivu à l’est de la RDC.

Au moins 11 militants de la luchaRDC ont été blessés ce vendredi 10 mai à Goma suite l’intervention musclée de la Police qui a fait usage notamment des grenades lacrymogènes devant le siège local d’Airtel pour disperser les activistes. #Rdc pic.twitter.com/sGjlKXwyJv

— ACTUALITE.CD (actualitecd) 10 mai 2019

À la base de leur colère, la cherté et la qualité de certains services d’Airtel, un opérateur de téléphonie mobile. « Nous sommes descendus dans la rue pour demander à la société de baisser le prix de leurs services et éviter la surfacturation. Nous voulons que toute personne puisse se retrouver, même les plus démunies », a expliqué Dalzon Syamasama, un manifestant cité par le site Actualite.cd.

Manifestation qui n’a pas plu à Airtel. Moins encore à la force publique. Laquelle ne s’est pas empêchée de réprimer ces manifestations. Une répression qui fait plusieurs blessés.

« Au moins 11 militants de la LUCHA ont été blessés ce vendredi 10 mai à Goma suite à l’intervention musclée de la Police qui a fait usage notamment des grenades lacrymogènes devant le siège local d’Airtel pour disperser les activistes », a rapporté Actulaite.cd sur sa page Twitter.

»Rompre avec le système de Kabila »

Une répression qui a suscité l’indignation des responsables de la LUCHA. « Être traités de la sorte pour avoir manifesté pacifiquement, après en avoir dûment informé les autorités : quel message cela envoie à ceux qui observent la RDC face à l’engagement solennel de Fatshi (président Tshisekedi, NDLR) de respecter et faire respecter les libertés fondamentales ? », s’est interrogé le mouvement citoyen sur Twitter.

Même sentiment au-delà des frontières nationales. « Nous sommes troublés par les informations faisant état de violences entre manifestants et policiers à Goma. Nous souhaitons à Rebecca Kabugho et tous les autres blessés un prompt rétablissement », a écrit l’ambassade des États-Unis en RDC.

Nous sommes troublés par les informations faisant état de violences entre manifestants et policiers à Goma. Nous souhaitons #WomanOfCourage Rebecca Kabugho et tous les autres blessés prompt rétablissement. #RDC

— U.S.Embassy Kinshasa (@USEmbKinshasa) 10 mai 2019

Pourtant, récemment, des ONG de défense des droits de l’homme dont Human Rights Watch (HRW) saluaient des mesures « positives » prises par Félix Tshisekedi. « Les premières mesures prises par le président Tshisekedi sont positives, mais des changements systémiques sont nécessaires », a indiquait le 11 avril Kenneth Roth, directeur exécutif de HRW.

Et pour réaliser ces changements, le chef de l‘État congolais « devrait rompre de façon décisive avec l’administration abusive et corrompue de Joseph Kabila et adopter des changements systémiques qui profitent à toute la population de la RDC ».

Tout au long des 18 ans de règne de Joseph Kabila, des observateurs dénonçaient des abus de pouvoir. Certains hauts dignitaires dont l’ancien chef des renseignements Kalev Mutond sont sous le coup des sanctions de l’Union européenne pour violation des droits humains.

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