Ouganda
L’Ouganda a réceptionné mardi à l’aéroport d’Entebbe les deux premiers avions, sur un total de quatre commandés à l’avionneur canadien Bombardier, prévus pour la relance de la compagnie aérienne nationale Uganda Airlines.
Les deux appareils CRJ 900, des avions à vocation régionale d’une capacité maximum de 90 places, ont été accueillis notamment par le président Yoweri Museveni et la ministre des Travaux publics et des Transports Monica Azuba Ntege, au cours d’une cérémonie à l’aéroport international d’Entebbe.
“Nous sommes très heureux que le travail débuté il y a des mois de cela ait commencé à porter ses fruits”, a déclaré la ministre, en précisant que les deux autres appareils commandés à Bombardier arriveront respectivement en juillet et en septembre.
Deux avions longs-courriers, commandés à l’avionneur européen Airbus, doivent être réceptionnés en 2020 ou 2021.
Selon le directeur exécutif d’Uganda Airlines, Ephraim Bagenda, les vols de la compagnie aérienne financée par de l’argent public, ne débuteront pas avant le mois de juillet, le processus de certification de la société n‘étant pas achevé.
Les 90 jours nécessaires selon lui à la certification “incluront la démonstration à l’autorité de l’aviation civile (ougandaise) que nous avons des bonnes installations, du personnel formé, ce qu’il faut pour la maintenance, l‘équipement pour faire fonctionner une compagnie aérienne”.
Hantise du passé
“Nous débuterons par le marché régional, à commencer par le Kenya, le Burundi, la Somalie, le Rwanda, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, Zanzibar et l’Afrique du Sud avant l’Europe, l’Asie et le Moyen-orient”, a-t-il ajouté.
Mais de nombreux observateurs et politiciens craignent que la compagnie aérienne ne subisse le même sort que la compagnie nationale qui a cessé ses opérations il y a près de vingt ans, minée par la corruption et une gestion hasardeuse.
“Nous attendons avec impatience de voir ce qui va suivre car les problèmes qui ont mené à la chute d’Uganda Airlines continuent de persister aujourd’hui, la corruption, la mauvaise gestion”, ou encore l’ingérence politique, a estimé auprès de l’AFP le député d’opposition Mubarak Munyanga, à la tête du comité parlementaire sur les entreprises d‘état.
“Nous prions pour que cette fois-ci, la compagnie aérienne n’engloutisse pas l’argent du contribuable à cause des manœuvres politiciennes du gouvernement”, a-t-il ajouté, alors qu’il a souvent été reproché par le passé à certains pays, notamment africains, de lancer une compagnie aérienne au nom de la fierté nationale en ignorant sa viabilité économique.
AFP
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