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Les Etats-Unis cherchent leur réponse à la chute de l'ex-ennemi Béchir

Les Etats-Unis cherchent leur réponse à la chute de l'ex-ennemi Béchir

Soudan

L’administration américaine semble prise au dépourvu par la chute d’Omar el-Béchir au Soudan, qui intervient paradoxalement au moment où celui qui était jadis désigné comme l’un des pires ennemis de Washington était engagé dans un certain dégel avec les Etats-Unis.

Tout en saluant un “moment historique”, le département d’Etat américain a joué les équilibristes jeudi, réclamant seulement “une participation des civils au sein du gouvernement”. Après avoir renversé le président qui était au pouvoir depuis 30 ans, l’armée soudanaise a annoncé une transition militaire de deux ans.

“Le peuple soudanais a dit clairement qu’il voulait une transition dirigée par des civils”, et cela doit se faire “plus rapidement que dans deux ans”, s’est borné à dire Robert Palladino, porte-parole de la diplomatie américaine.

Il n’a pas précisé si une transition militaire moins longue serait acceptable aux yeux de Washington, alors même que celle-ci est dirigée par Awad Ahmed Benawf, jusque-là ministre de la Défense, qui fait l’objet de sanctions américaines tout comme Omar el-Béchir.

Robert Malley, conseiller du président démocrate Barack Obama lorsqu’il était à la Maison Blanche, estime que l’actuelle administration républicaine de Donald Trump, souvent soupçonnée d’avoir une fascination pour les dirigeants autoritaires, est beaucoup moins encline à “prendre le parti des manifestants”.

Aujourd’hui président de l’organisation de prévention des conflits International Crisis Group, M. Malley attend donc de voir jusqu’où elle ira “pour faire pression sur les militaires afin d’aller vers une vraie transition”.

Un échange survenu quelques jours à peine avant ce tournant est révélateur de l’embarras américain. Interrogé lundi par des journalistes à Washington, alors qu’un soulèvement populaire ébranlait déjà le régime de Khartoum, un haut responsable du département d’Etat américain avait explicitement pris soin de ne pas parler d’une “crise”.

Malgré ce qu’il qualifiait alors, de manière plus neutre, de “manifestations à l‘échelle nationale contre le régime”, il affirmait que les Etats-Unis préféraient “continuer à parler” avec les autorités soudanaises. “Si nous n’avions pas poursuivi le dialogue”, “je pense que l’armée aurait réagi beaucoup plus durement contre les manifestants”, a-t-il été jusqu‘à se féliciter.

Mais le département d’Etat a mis à jour ses conseils aux voyageurs, exhorté jeudi ses ressortissants à “ne pas se rendre au Soudan en raison de crime, terrorisme, agitation sociale, enlèvement et conflit armé”. Et Washington d’ordonner “le départ des employés du gouvernement américain non essentiels”.

AFP

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