Mali
Cinq hommes reconnus par des rescapés comme de possibles participants à la tuerie qui a fait quelque 160 morts dans un village peul du centre du Mali ont été arrêtés et transférés à Bamako, a-t-on appris vendredi de sources militaires maliennes.
Lors du Conseil des ministres, le président Ibrahim Boubacar Keïta a décrété un deuil national de trois jours à partir de vendredi “en hommage aux victimes de l’attaque terroriste perpétrée le 23 mars 2019 contre les populations du village d’Ogossagou”, selon un communiqué officiel publié jeudi soir.
L’attaque a été imputée à des chasseurs dogons et le gouvernement a prononcé le 24 mars la dissolution de l’association de chasseurs “Dan Nan Ambassagou”, qui a démenti toute implication dans la tuerie.
Les autorités avaient déjà annoncé peu après la visite du président malien dans le village le 25 mars l’arrestation d’un “assaillant blessé à la cuisse gauche”.
“C’est après avoir transporté la première vague de blessés que nous avons constaté qu’il y avait un assaillant dans le lot”, a indiqué à l’AFP au sujet de ce suspect une source militaire à Mopti, la capitale régionale, sans autre précision.
Lors d’une visite à l’hôpital le 24 mars d’une délégation conduite par le ministre de la Justice, “un officiel a posé des questions au jeune blessé, il a reconnu avoir participé à l’attaque”, a affirmé de son côté une autre source militaire, proche de l’enquête à Mopti.
“Mais il a été blessé et a perdu l’usage de ses jambes”, a ajouté cette source, précisant que le suspect a “été transféré à Bamako lundi 25 mars après avoir été présenté au procureur”.
Affrontements intercommunautaires
Par la suite, quatre autres blessés admis à l’hôpital ont été reconnus par des survivants de l’attaque “comme des assaillants”, selon la même source militaire proche de l’enquête.
Ils ont également été “mis à la disposition du procureur qui a décidé de les envoyer à Bamako”, a-t-on ajouté.
Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs “groupes d’autodéfense”.
Dans un enregistrement authentifié auprès de l’AFP par Jean Kassogué, un porte-parole de “Dan Nan Ambassagou”, le chef militaire de ce groupe, Youssouf Toloba, en rejette la dissolution.
“Si tous ceux qui sont à l’extérieur comme à l’intérieur du Mali, si les bandits déposent les armes, Dan Nan Ambassagou va déposer les armes”, déclare-t-il dans cet enregistrement en langue locale bambara, selon la retranscription en français de ses propos par un officier malien.
“Tant que cela n’est pas fait, Dan Nan Ambassagou ne déposera pas les armes”, prévient-il.
AFP
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