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Massacre de Yumbi en RD Congo : Kinshasa reconnaît sa responsabilité

République démocratique du Congo

Le massacre de Yumbi mi-décembre en République démocratique du Congo “a été instrumentalisé par certains acteurs politico-administratifs locaux”, a reconnu Kinshasa pour la première fois, en livrant de nouveaux détails atroces.

Au moins 535 civils, hommes, femmes et enfants, ont été massacrés les 16 et 17 décembre dans trois villages du territoire de Yumbi sur les bords du fleuve Congo, à 300-350 km au nord de Kinshasa.

“Je peux vous dire que ce qui s’est produit à Yumbi en décembre 2018 n’est pas un motif de fierté pour mon pays”, a déclaré mardi à Genève la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Les victimes étaient principalement des membres de la communauté banunu victimes d’une communauté rivale, les Batende, qui officiellement contestaient le lieu d’inhumation d’un chef coutumier banunu.

“Des enfants de moins de dix ans, des innocents ont été tués parce qu’ils appartenaient simplement à une certaine communauté”, a poursuivi la ministre.

Elle a indiqué que le nouveau président Félix Tshisekedi “a diligenté des missions d’enquête à Yumbi”. Un rapport d’enquête “sera envoyé au Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme dans les tout prochains jours”, a-t-elle ajouté.

“Quoi qu’il en soit, les auteurs de ces massacres vont et doivent répondre de leurs actes devant les juridictions congolaises. Nous sommes bien conscient que sans la justice il n’y aura pas une paix durable en RDC”, a conclu Mme Mushobekwa, qui s’est félicitée de “la première transmission pacifique” du pouvoir dans son pays en janvier.

Le massacre de Yumbi pourrait “constituer des crimes contre l’humanité”, avait estimé la semaine dernière le bureau conjoint de l’ONU pour les droits de l’homme, dénonçant une violence “facilitée par l’absence de l’Etat” et des tueries “planifiées”.

Une mission des Nations unies a enquêté du 17 au 26 janvier 2019 dans la région de Yumbi. L’enquête des Nations unies n’a toutefois pas permis d’établir “une responsabilité étatique”.

“Néanmoins, la responsabilité de l’Etat peut être engagée dans la mesure où l’enquête a permis d’établir que les autorités nationales et provinciales avaient été informées du risque élevé de violences, mais n’ont pris aucune mesure préventive”, on écrit les enquêteurs.

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